Algérie

« La mutation politique est irréversible », estime Soltani Alliance de l'Algérie verte



La présidence tournante de l'alliance de l'Algérie verte (AAV) est revenue, hier, au parti Ennahda de Fateh Rebei, une année après la création de ce pôle politique, le 7 mars 2012. Aboudjerra Soltani, président du MSP et coordinateur de l'AAV, a affirmé dans son allocution que ce projet a encore de beaux jours devant lui, car « déterminé à aller jusqu'au bout de ses aspirations ». Côté bilan, M. Soltani a parlé de points positifs et négatifs ayant parsemé le parcours du triumvirat (MSP, Ennahda et El Islah). Reste que le champ est encore ouvert pour élargir cette alliance à d'autres partis politiques, indique-t-il, avant d'affirmer que les dix principes de l'AAV et ses 22 objectifs sont toujours de mise. Convaincu que leur programme est « un programme d'Etat », il a rappelé que cette démarche n'est pas uniquement liée aux élections. Son existence a pour ambition de faire face à cette tendance qui tend « à vouloir dévaloriser toutes les institutions ». « Tous les fusibles ont sauté et il ne reste que le compteur qui, lui aussi, va sauter malgré lui », lâche-t-il pour dire que la donne a changé et que la mutation politique est irréversible. L'AAV a prouvé, d'après lui, que la concession politique est possible et la création de petit exemple de famille politique est concevable. En ce qui concerne les points négatifs, M. Soltani regrette le fait que cette coalition n'ait pas d'ancrage au plan local. Aussi, il estime que la planification de sa participation aux élections locales a été bâclée. « Si sa préparation eut été élaborée centralement, les résultats auraient été meilleurs », estime-t-il. S'agissant des enjeux du futur, le coordinateur de l'AAV a laissé entendre qu'il faudrait, à l'avenir, mener deux batailles : la lutte contre la corruption financière, sociale et morale et l'amendement de la Constitution « pour que le régime parlementaire soit consacré ». Quant à l'enjeu des présidentielles de 2014, il doit, selon lui, ouvrir de nouvelles perspectives à l'Algérie. Il a souligné, dans un autre contexte, que les revendications du front social sont aussi « politiques », réfutant l'idée de porter un grand intérêt aux régions du sud en termes d'emploi, alors que l'article 29 de la Constitution fait part de l'égalité des chances. M. Soltani n'a pas omis d'évoquer le sujet ayant trait à la corruption, dont l'éradication doit passer, selon lui, par une « pression » similaire à celle opérée par le peuple contre la France coloniale avant d'aboutir au cessez-le-feu. Cette pression est là, dira-t-il, et elle émane, cette fois-ci, de l'étranger, comme c'est le cas de l'affaire Sonatrach. « Cette corruption a pris des proportions alarmantes, et a même atteint notre société dont les enfants sont en train d'être enlevés au grand jour », observe-t-il, tout en plaidant pour l'application de la peine capitale contre « tous ceux qui franchissent les lignes rouges ». Fateh Rebei a, quant à lui, confirmé que le projet AAV n'est pas dicté par « des intérêts électoralistes ». Il soutient que les trois partis sont déterminés à frapper encore à toute les portes pour élargir cette alliance et ce, dans l'objectif de réhabiliter le courant islamiste.


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