«La musique n'a pas de frontières»

Le Niger au bout du brasRencontré en marge du concert qu'il a animé lors du 3e Festival international des arts de l'Ahaggar, Tin Hinan-Abalessa, Oumara Moctar surnommé Bambino, l'étoile montante d'Agadez (Niiger), qui a rendu Tam hystérique, nous parle de sa musique. Il revient également à son enfance dans la capitale de l'Ahaggar qu'il a rejointe à l'âge de 11 ans. Mais d'abord, le Jimi Hendrix African revient aussi sur l'anecdote qui a fait que son groupe porte ce si beau et énigmatique nom, Bambino. Et non ce n'est pas un hommage à Dalida comme pourraient le penser certains...! Appréciez plutôt l'artiste.
L'Expression: Comment expliquez vous l'hystérie du public par rapport à votre musique'
Oumara Moctar: Le public de Tamanrasset est un fin connaisseur en ce qui concerne la musique. Et je pense que notre musique le touche particulièrement, car elle fait partie de lui. Tamanrasset, Kidal, Agadez,... sont pour moi un seul et même territoire avec les mêmes cultures. Même si aujourd'hui il y'a des frontières géographiques, la musique, elle, n'a pas de frontières. Vous trouverez d'ailleurs, beaucoup de familles nigériennes à Tamanrasset et vice versa. Moi-même j'ai vécu à Tamanrasset. A l'âge de 11 ans j'ai rejoint cette ville, le fait d'avoir vécu ici peut aussi expliquer cet amour qu'a le public pour notre musique.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, expliquez-nous quel genre de musique vous chantez'
Je m'inspire surtout du répertoire traditionnel touareg, même si je suis très à l'écoute des musiques du reste du monde. Notre musique est un cocktail de musique traditionnelle, rock'n'roll et blues et on vient de lui ajouter un nouveau style qui est le Jazz..
En fait, au fil de notre carrière, notre musique a évolué. A chaque fois que l'on voyage ou qu'on rencontre de nouvelles personnes, on essaie de s'inspirer de leur style de musique. Mais le blues reste la musique qui nous a le plus influencés. Pour ce qui est du sens des paroles de nos chansons elles parlent des problèmes des jeunes en général, d'amour, d'amitié, d'honneur, mais surtout de paix... On évoque également l'ashaq, (le code moral touareg). Les artistes qui nous inspirent sont nombreux mais le maître Ali Farka Touré est l'un de ces artistes. Tout comme le maestro Jimi Hendrix.
D'où vient le nom de votre groupe'
C'est un surnom qu'on m'a donné dans un autre groupe où le leader qui était plus âgé s'appelait aussi Oumara et donc, à chaque fois qu'on l'appelait, je pensais qu'on s'adressait à moi et les membres du groupe me répondaient à chaque fois la même chose. «Non, ce n'est pas à toi qu'on parle, toi c'est Bambino» vu que moi j'étais le petit Omar. Ce surnom m'est resté et quand j'ai fondé ce groupe, les membres ont voulu qu'il porte ce nom. Voilà donc l'anecdote qui a mené à ce que notre groupe porte ce nom.
On vous laisse le soin de conclure...
Dans ma musique, j'appelle à la paix car je pense que la voie des armes est sans issue. L'Afrique n'a pas encore connu la paix et au fond de moi, je me dis pourquoi le continent est toujours en guerre' Je crois qu'il est temps pour nous d'aller chercher la paix. C'est ce que j'essaie de faire avec ma musique. Je rêve de voir l'Afrique en paix. J'essaie donc de remplacer le klache par la guitare.