« La musique m'habite, c'est ma raison d'être »

Son succès est à la fois local et international. Il a effectué de nombreuses tournées à l'étranger et, dernièrement, à Alger, avec le Centre national pour le développement des arts de Chine (NCPA). Nous l'avons rencontré à l'occasion d'un concert donné par son orchestre et l'Orchestre symphonique national algérien (OSN), dans le cadre de l'échange bilatéral entre l'Algérie et la Chine et pour célébrer la fête du printemps de Chine. Rencontre.Vous venez pour la première fois en Algérie, c'est une aventure...En effet, je visite Alger pour la première fois. C'est un plaisir de prendre part à ce concert. Je reste en admiration devant la beauté de ce beau pays, l'amabilité des gens, le professionnalisme des musiciens algériens, le partage avec l'autre, l'amour, la passion. C'est une expérience qui me fascine.Parlez-nous de votre parcours professionnel...Je suis chanteur de classe « » à l'Opéra et au théâtre d'art dramatique et de danse de Chine. J'ai interprété plusieurs rôles importants, notamment dans « Eugène Onéguine », « La Traviata », « Othello » et, depuis 2005, dans « Wild prairie ». J'ai aussi interprété un rôle en 2007 dans « Tristan et Isolde » de Wagner, présentée pour la première fois en Chine et l'opéra chinois « Farewell my concubine » à Pékin et lors d'une tournée aux Etats-Unis d'Amérique. En 2008, j'ai chanté dans l'opéra français « Le roi d'Ys » et en 2009 dans l'opéra chinois « Song of youth » tout comme je me suis produit comme soliste et interprète principal dans plusieurs spectacles. Je me suis aussi produit en Australie, Allemagne, France, Italie, Slovénie, Canada, Japon, Corée du Sud, Hong Kong, Macao et Taïwan. J'ai obtenu plusieurs prix, notamment le « New Production Award » et le « Splendor Award » lors du festival artistique chinois en 2004. J'ai été finaliste en 1999 au concours international de chant de Shizuoka (Japon), et j'ai obtenu en l'an 2000 un prix au concours des jeunes chanteurs organisé par la chaine chinoise « CCTV » ainsi que le « Lark Cup Silver », prix décerné aux chanteurs professionnels.Qu'est-ce qui fait que les Chinois réussissent si bien à saisir la musique classique 'Merci pour le compliment. J'estime que tous les musiciens sont professionnels. Si aujourd'hui, nous avons cette réputation, c'est parce que nous aimons ce que nous faisons et nous aimons l'apprentissage. Avec toute modestie, nous avons une certaine capacité d'assimilation technique et mémorielle. Nous avons bénéficié des formations à travers plusieurs institutions et pris part à des manifestations nationales et internationales. Il faut savoir aussi qu'une grande partie des musiciens chinois ont étudié en Allemagne ou en Amérique, mais aussi au Conservatoire de Paris. Il y a donc un échange qui s'opère dans nos orchestres. Il y a de plus en plus de musiciens chinois qui passent les concours et intègrent des orchestres internationaux. Quelles sont les personnalités qui, durant vos années de formation, ont le plus marqué votre conception artistique ' Tout d'abord, je remercie tous ceux qui m'ont aidé et soutenu dans mon parcours professionnel. J'aime la belle mélodie, les belles compositions. Je reste un éternel passionné de Luciano Pavarotti. En plus de quarante ans de carrière, Pavarotti a contribué à populariser la musique classique au cours de nombreux concerts télévisés. Le nombre total de ses albums vendus est estimé à environ cent millions. Pavarotti a également usé de sa popularité pour le succès d'actions de charité, à l'occasion de concerts à l'issue desquels sont récoltés des fonds.Vous êtes à Alger pour un concert qui s'inscrit dans le cadre des échanges interculturels entre l'Algérie et la Chine, mais aussi dans le cadre de la célébration du printemps de Chine. Pourriez-vous nous en dire plus 'La fête du printemps est la plus importante fête en Chine. C'est le jour de réunion de tous les membres de la famille. Les personnes qui ont quitté leur pays natal doivent rentrer chez elles. C'est pourquoi, chaque année, plus d'une dizaine de jours avant la fête, le transport est plus intensif que jamais. Ces jours-là, des foules affluent comme des vagues dans les gares, les stations d'autocars et les aéroports. Le soir de la veille de la fête et les trois premiers jours du premier mois sont les plus importants. Lancer des pétards est l'une des traditions représentatives de la fête du Printemps. Les éclats des pétards peuvent chasser les démons et on prie, au son des pétards, pour la paix et le bonheur.Vous avez effectué des répétitions avec les musiciens algériens. Quelles sont vos impressions sur l'OSN 'C'est une rencontre formidable. Une expérience sans précédent. Tout s'est bien déroulé, et ce, depuis notre arrivée à Alger. En plus du comportement exemplaire et humain du personnel de l'Orchestre symphonique national algérien, nous avons constaté un grand professionnalisme chez les musiciens, sans pour autant oublier le public qui a aussi joué le jeu. C'est-à-dire qu'il s'est déplacé en masse au rendez-vous et a respecté la discipline artistique (sonneries de téléphones, bavardages, mouvements et agitations des spectateurs). Nous avons ainsi rencontré un public cultivé, très au courant et respectueux de la musique.Quelle place occupe l'opéra dans votre activité ' Avez-vous des répertoires de prédilection 'Toute ma vie. La musique classique m'accompagne partout. Je ne peux pas faire autre chose que la musique. A vrai dire, la musique m'habite matin et soir. C'est ma raison d'être.