Algérie

La musique au coeur du partage ECHANGE ENTRE BAB EL OUED ET NIÈVRE (FRANCE)



La musique au coeur du partage ECHANGE ENTRE BAB EL OUED ET NIÈVRE (FRANCE)
Fusion et originalité
«J'ai fait le rêve qu'on pouvait partir en bateau de notre fleuve, la Loire, dans le centre de la France et venir jusqu'en Algérie et réunir des gens comme on l'a fait là, avec la musique...», nous a confié le directeur artistique du projet, Dominique Forge.
Flambant neuve, la salle de cinéma devenue polyvalente, l'Algéria, sise à Didouche Mourad est rouverte récemment sans pour autant prévenir, a accueilli vendredi dernier une soirée musicale placée sous le signe de l'échange et du partage. Il s'agissait du travail rendu suite à des ateliers de création initiés dans le cadre d'un jumelage entre l'association SOS Culture Bab El Oued d'Algérie et l'Amtcn (Association musiques traditionnelles du conservatoire de Nevers), de Nièvre, département du centre de la France. En effet, depuis le 27 août dernier, la salle Algéria a abrité chaque matinée ces ateliers de travail en vue de composer des morceaux musicaux, témoins de la rencontre amicale entre ces deux associations des deux rives de la Méditerranée. La soirée de vendredi dernier a débuté avec le groupe Zerda qui a transporté le public avec ses airs chaouis, poussant les jeunes à danser. Ney, tbel et derbouka, formant une musique du terroir a fait sensation, redonnant à cette musique séculaire toute ses lettres de noblesse. Place ensuite à une heure de concert avec les musiciens du conservatoire de Nièvre sous la direction de Dominique Forge, musicien, directeur artistique et compositeur qui invitera le public à apprécier ses nouvelles compositions rehaussées du son de ses instruments propres de la région de Nièvre, à l'image de ces vieilles roues qui produisent de merveilleux sons de l'époque médiévale. Le clou de cette soirée fut le duo final, ces deux chansons fusion, jouées à l'unisson entre les musiciens des deux associations. Il s'agit de Rivières de sables et J'ai fait le rêve. «Justement j'ai fait le rêve qu'on pouvait partir en bateau de notre fleuve la Loire, dans le centre de la France et venir jusqu'en Algérie et réunir des gens comme on l'a fait là, avec la musique...», nous a confié en aparté Dominique forge qui nous fera part de son projet qu'il prépare depuis deux ans. Il s'agit d'une création qui s'appelle Rivières de sables, création musicale autour du chaâbi (projet). «La thématique pour la création de Nièvre sera autour du chaâbi. Parce que j'ai rencontré en France un musicien spécialiste de chaâbi, Hassen Kerbiche, qui est un excellent dans le mandole. J'ai commencé à travailler avec lui, il y a un an. C'est pour cela qu'on est là en Algérie, pour travailler avec des musiciens algériens. On a eu le grand bonheur et la grande chance de rencontrer l'association SOS Culture Bab El Oued. Elle viendra à son tour au mois de novembre prochain à Nièvre (du 14 au 25 novembre dans le cadre d'une semaine culturelle dédiée à l'Algérie Ndlr). Ils seront une dizaine de musiciens pour participer à la grosse création. On sera une centaine d'artistes sur scène, en Bourgogne.» Enthousiaste, notre interlocuteur rajoute dans les coulisses de l'Algéria: «Le contact s'est fait grâce à l'ambassade de France via l'Institut culturel français. On leur a demandé s'ils connaissaient une association avec laquelle on pouvait travailler et on nous a proposé cette association. Nous sommes rentrés en contact avec eux et on a organisé le déplacement, le nôtre, ici et le leur au mois de novembre. Il a fallu se découvrir humainement puis musicalement. Ils sont de bons musiciens. Nous étions étonnés. L'alchimie s'est vite opérée...» et Djamila Maghnine, vice-présidente de l'association SOS Culture Bab El Oued et conseillère pédagogique au niveau de l'Assos de faire remarquer à son tour: «Parmi les activités ponctuelles que nous organisions chaque fois, nous choisissons toujours les échanges, surtout entre les deux rives, la France et l'Algérie pour approcher les jeunes des deux rives, car n'oublions pas qu'il existe des Français d'origine algérienne et des Algériens d'origine française. Il s'agit pour nous de tisser des liens entre les deux rives. Aussi, afin que nos jeunes relativisent un peu, qu'ils ne se sentent pas rejetés, qu'ils gardent espoir, qu'ils sachent que ce soit ici ou en France, les jeunes rencontrent toujours les mêmes difficultés pour s'insérer dans la vie sociale et la vie active et ça leur permet aussi de vivre leur rêve.» Fini le cinéma cette fois et place donc à la musique' «Pendant plusieurs années, les échanges se cantonnaient autour de projets audiovisuels, mais l'année 2013 on l'a dédiée à la musique, on l'a promis à nos jeunes musiciens. Car on ne peut pas faire des échanges sans établir un programme. Ce projet ne s'est pas fait sur un coup de tête, mais il a eu lieu à la suite de la venue du conseiller général de la Nièvre. Il est venu en Algérie dans le cadre de l'amitié algéro-française. C'est l'ambassade de France qui l'a encouragé à travailler avec les jeunes de Bab El Oued parce qu'on avait déjà organisé pas mal d'activités avec de jeunes Français.» Bien qu'absent vendredi, l'association SOS Culture Bab El Oued tenait à remercier le maire d'Alger-Centre, M.Bettache pour avoir mis à leur disposition gracieusement la salle Algéria. Ont assisté à cette soirée conviviale, bon enfant, outre les jeunes adhérents à l'association SOS Bab El Oued, les amis et proches, Jean Claude-Voisin, le directeur de l'Institut culturel français d' Alger.


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