Algérie

LA MUSIQUE ANDALOUSE



LA MUSIQUE ANDALOUSE
LA MUSIQUE ANDALOUSE

En Algérie La musique est un reflet vivant de l’histoire des hommes qui ont peuplé la contrée. La musique dite andalouse provient effectivement de l’Andalousie du temps de l’apogée de la civilisation arabo-musulmane, c’est à dire de 711 à 1212. Il y eu alors une cour qui installa un deuxième pole de pouvoir en parallèle à celui de Damas. Le monde arabo musulman (qui en fait était un melting-pot de civilisations, d’ethnies et de langues avec une langue vernaculaire l’arabe et somme toute peu de religiosité) se divisait donc en deux sphères, ce qui permettait aux intellectuels et artistes menacés par le pouvoir d’orient d’aller en occident et vice-versa.

Un certain Izhaq el mossili professeur attitré de musique dans la cour de Damas (remarquons le nom judaïque et la désignation de « originaire de Mossoul ») prit en jalousie un de ses élèves prodigue Ali Abou Hassen Ibn Nafi connu sous le surnom de Ziriab Ce dernier prit la fuite pour la fastueuse cour de Cordoue. Il y apporta un savoir faire qui dérive de la musique traditionnelle d’Orient faite de longues mélopées qui relèvent de la tradition des moualaqates[1]. On appelait cela les mou ouacha hates. Il ajouta à cette musique baroque, profonde mais quelque part empesée une note de modernité par un code musical toute aussi figé mais d’une plus grande richesse. Quand c’était la fête en Andalousie, cela durait 24h et se composait de 24 noubas (24 fois), les noubas correspondaient aux différents moments de la fête. Imaginons cela dans un décor de jardin édénique avec des femmes alanguies partout et composant la majorité de l’orchestre et on aura une petite idée de l’épicurisme de ces gens là. C’était une musique qui se transmettait oralement car l’érudition orale était le label du savoir (ce mode avait le prestige de tout un imaginaire trop long à développer ici). Avec la reconquista espagnole et la débâcle de ce monde, une diaspora de juifs, d’arabes, de berbères s’en suivie. Ils s’en allèrent principalement au Maghreb avec dans leurs pratiques la musique dite andalouse.

De nos jours on ne connaît que douze noubas des 24 initiales. Il persiste sept modes qui se démultiplient en douze noubas. Ces douze noubas comprennent chacune cinq parties une entrée : « m’sader », un développement en deux volets : « betaïhi » puis « derdj »et une conclusion en deux phases « insiraf » puis « khelasse ».
Les sept modes :

MOUAL : qui comprend les noubas appelées Maya, Dil et Rasd dil

ZIDANE : qui comprend les noubas appelées Zidane, Raml et M’jenba

AARAQ : qui comprend les noubas appelées H’sine et Ghrib

RAML EL MAYA : qui comprend les noubas appelées Raml-maya et Rasd

SIKA : qui comprend uniquement la noubas appelée Sika

MEZMOUM: comprend uniquement la noubas appelée Mezmoum

DJARKA à qui ne correspond aucune nouba



Soient douze noubas et chaque nouba comprend six parties musicales :

M’sader, Betaïhi, Derdj, Insiraf, Khelasse, Inssiraf



La musique andalouse se pratique selon trois variantes, c’est-à-dire trois manière de jouer, connues sous le nom de

Ecole de Constantine,

Ecole d’Alger

Ecole de Tlemcen.

La musique Andalouse de Mostaganem relève de l’Ecole d’Alger. Comme c’est une musique très élaborée, il n’y a que des ensembles et pratiquement pas de chanteur au sens habituel du terme.

L’orchestre ressemble à l’orchestyre symphonique occidental et joue d’instruments à corde : violons, violoncelles, luth, guitare et cithare (appelé qanoune) et des instruments à percussion. Remarque aucun instrument à vent à part le naï (espèce de flûte en roseau).

Mostaganem dispose d’une association de musique andalouse qui date de 1912, le nadi el hilal (club du croissant, depuis prés d’un siècle) et d’un orchestre totalement féminin avec plus de vingt membres (fen oua nachat).


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