Alors que le champ politique était verrouillé pendant des années, il a suffi d'un vent dans la sphère arabe pour que tous les verrous sautent et voir se déverser deux grosses vagues d'agréments. Une majorité en attente depuis des années, sous le coude de l'ancien ministre de l'Intérieur, Nordine Zerhouni, que les prétendants à son quitus pour activer accusent d'être l'instigateur du blocage.
Une première fournée a été agréée par son successeur, M. Ould Kablia qui promit de poursuivre le processus qui s'inscrit dans le cadre des réformes politiques du président Bouteflika. Ces nouveaux partis issus globalement de dissidences, participeront aux législatives du 10 mai 2012.
Ces nouveaux partis découvriront vite les limites, leur limite, de la pratique politique. La grande déception viendra du seuil des 5% qui seront sans effort rajoutés aux voix gagnées par le FLN. Les désagréments ont bien commencé pour ceux qui ont longtemps attendu les agréments. Beaucoup de ces partis sont nés après des scissions. Parfois pour des différends personnels. Des intérêts. Pour le FLN et le RND, on en est encore à des tentatives de récupération du sigle. Pour les islamistes, la mouvance est partagée en deux, les pro-gouvernement et les opposants avec des dissidences très prononcées en 2012. Certaines parties de cette mouvance iront jusqu'à se disputer la base de l'ex-Fis. Cette tendance à l'atomisation affectera paradoxalement même le FFS le plus ancien parti d'opposition. Derrière cette situation, accuse-t-on, le pouvoir, le système ou le président Bouteflika qui man'uvrent pour domestiquer la classe politique ' En plus de l'atomisation de la classe politique, le pouvoir a réussi, selon cette optique, à contourner le Printemps arabe. Des réformes politiques profondes n'a résultée finalement que l'ouverture du robinet des agréments. En deux tranches. Avant et après les législatives du 10 mai. Daho Ould Kablia a ramassé la mise se plaçant comme celui qui a métamorphosé la politique de Zerhouni malgré ses contradictions et ses déclarations 'hasardeuses". Il réussira même à se mettre à dos des partis politiques, y compris le FLN qui a profité des failles de la réglementation, des lois relatives aux élections. Imperturbable, le ministre poursuivra sa démarche avec le même aplomb et les mêmes 'gaffes" et se met, comme instinctivement, à jouer l'arbitre dans la bataille des locales dont les blocages ont atteint le seuil de crise. La deuxième fournée d'agréments de partis parfois sortis de nulle part en un temps record. Et ils vont participer aux élections locales. Premier test, première désillusion. Malgré cela, ils ont pu, par endroits, créer des surprises. Surprises aux dépens du FLN qui a laissé des plumes dans les alliances. Belkhadem qui attendait un succès pour conforter sa position au sein du parti a été pris à contre-pied par le verdict des urnes et les alliances qui ont privé ses élus de prendre la tête de nombreuses APC. Maintenant, il accuse le ministre de l'Intérieur d'être indirectement la principale raison de cet échec, lequel va alimenter les arguments des redresseurs pour revenir à la charge. Pourtant, rappelle-t-on, ce sont bien les partis de l'Alliance présidentielle dont fait parti le FLN qui ont adopté les deux textes relatifs à ce sujet ; la loi électorale et le code communal à l'origine de la cacophonie qui a entouré l'installation des APC. Selon ce qui les arrange, les partis politiques invoquent soit le code communal, soit la loi électorale pour faire pencher la balance du côté de leurs élus. Le jeu des alliances donnera des assemblées 'extraordinaires", inattendues, où les partis les plus anciens ne sont pas forcément les gagnants. Parallèlement, on a assisté à une valse dont les acteurs sont principalement les opportunistes, les nomades politiques et les nouveaux marchands de sièges. Ce qui a donné une image des plus hideuses de la pratique politique. La multiplication indéfinie du nombre de partis, qui va se poursuivre, sans doute, compliquera davantage la scène alors que le souhait de certains partis de se regrouper selon les familles politiques semble s'évaporer dans les effets produits par l'intrusion et l'invasion des arrivistes et des parvenus du champ politique.
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Posté Le : 31/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djilali BENYOUB
Source : www.liberte-algerie.com