La motivation par l'humiliation, credo de Halilhodzic post-CAN

'il pour 'il, dent pour dent «C'est la faute à Vahid !», c'est fini !
Jamais depuis sa nomination à la tête des Verts, Vahid Halilhodzic n'a été aussi offensif envers ses joueurs qu'il l'a été lors de la conférence de presse qu'il a animée samedi. Sans doute même que c'est la première fois, dans les annales des médias, qu'un sélectionneur de l'Algérie dise publiquement autant de «vérités qui fâchent» sur ses joueurs. Que ce soit les absents ou les présents, les blessés ou les valides, les titulaires ou les remplaçants, tout le monde en a pris pour son grade. Seuls les nouveaux convoqués ont été épargnés, suivant le principe «tout nouveau, tout beau». D'ailleurs, tout au long de la conférence de presse, le coach national s'est distingué par des réponses très longues aux questions qui lui ont été posées, avec le style démonstratif et la gestuelle propres aux polémistes qui veulent convaincre. Il voulait visiblement vider son c'ur et même, à certains moments, régler des comptes.
'il pour 'il, dent pour dent
Ce changement de cap du sélectionneur est visiblement partie intégrante du Halilhodzic post-CAN. Se disant déçu par le rendement des joueurs durant la Coupe d'Afrique des nations et, surtout, des déclarations publiques et privées faites par certains d'entre eux, il a décidé de devenir méchant avec eux, en public et en privé. «'il pour 'il, dent pour dent», semble-t-il dire, dans le but évident de les dissuader d'être à l'avenir critiques dans les médias. Lorsqu'il dit que «les joueurs ne vous disent pas tout», c'est une menace à peine voilée à leur encontre : s'ils s'aviseront à l'avenir de dire la moitié d'une vérité, il se chargera de dévoiler l'autre moitié.
«C'est la faute à Vahid !», c'est fini !
Halilhodzic donne l'impression d'en avoir ras-le-bol de voir les joueurs se décharger de la responsabilité de l'échec à la CAN-2013. Certes, aucun d'entre eux n'a imputé explicitement les mauvais résultats au sélectionneur, mais le fait que la majorité d'entre eux ne se sont pas, selon lui, remis en cause semble l'avoir profondément agacé. Tout le monde semble s'être accommodé de la célèbre «maxime» du coach, répétée à l'envi, avant et durant la CAN-2013 : «Quoi qu'il se passe, c'est la faute à Vahid !» Cette fois, il ne veut plus assumer seul les conséquences de l'échec. En enfonçant les joueurs, il les rappelle à leurs obligations tout en leur signifiant qu'il ne couvrira plus leurs éventuelles «bêtises». Plus même : le sélectionneur n'hésite plus à rabaisser les joueurs -sportivement parlant, cela s'entend- en insistant, dans la conférence de presse, sur le fait qu'aucun d'entre eux n'est une grande star. «A lire les journaux, ils sont les meilleurs joueurs du monde alors qu'aucun d'eux n'est encore en lice en Ligue des champions», a-t-il lancé en substance.»
Ecrivez 100 fois «Je suis un petit joueur d'une toute petite équipe et je dois travailler pour progresser»
Autre angle «d'attaque» utilisé par Halilhodzic pour titiller ses joueurs : la dénonciation de leur valeur. En affirmant que la sélection nationale n'est pas une grande équipe, insistant même sur le fait qu'elle est «une toute petite équipe», il les fait redescendre de leur nuage en les invitant à garder les pieds sur terre. «Quand ils comprendront que c'est une petite équipe, ils progresseront certainement», a-il affirmé. En plus clair, il titille leur amour-propre en les ramenant à leurs limites, espérant que cela les motivera pour essayer de hisser leur niveau de jeu. C'est la première fois qu'il a recours publiquement à la méthode de «flagellation», comme le ferait, en punition, un instituteur avec des élèves qui ne retiennent pas les leçons. Encore un peu et il leur demanderait d'écrire 100 fois «Je suis un petit joueur d'une toute petite équipe et je dois travailler pour progresser».
Après le système de jeu, le coach s'attaque au... système nerveux
Reste à savoir si cela réussira à booster les joueurs ou si, au contraire, ça les inhibera et, peut-être pire, les démoralisera. La motivation par l'humiliation est assurément une arme à double tranchant qui risque de se retourner contre son auteur. Les joueurs peuvent très bien se transcender en se révoltant et sortir des prestations dignes d'équipes au fond du trou qui veulent revoir la lumière, tout comme ils sont capables de se relâcher complètement et tirer le frein à main, sous couvert qu'on ne peut attendre des miracles de «petits joueurs d'une toute petite équipe». La psychologie de l'Algérie est complexe. Halilhodzic s'est lancé sur un terrain, le système nerveux, qui n'a rien à voir avec un système de jeu.
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La vente des tickets commencera aujourd'hui
La vente des tickets d'entrée pour le match Algérie - Bénin débutera aujourd'hui, à 7h, au stade Mustapha-Tchaker de Blida. Pour ce premier match des Verts depuis la CAN-2013, une affluence importante est attendue, d'où la décision d'entamer la vente des tickets ce matin.