La Mostra de Venise

Clooney favori pour le Lion d?or Good night and good luck, deuxième film de George Clooney, part favori dans la course au Lion d?or qui sera décerné samedi soir, mais Gabrielle du Français Patrice Chéreau ou encore Brokeback Mountain du Taïwanais Ang Lee pourraient créer la surprise. Good night and good luck (Bonsoir et bonne chance), qui retrace le combat du journaliste Edward Murrow contre le McCarthysme dans les années 1950, a été apprécié aussi bien du public que de la critique. S?il l?emportait, le film de George Clooney serait le premier vainqueur américain depuis Shorts cuts de Robert Altman, couronné en 1993. L?acteur David Strathairn, qui incarne Edward Murrow, est également bien placé pour la coupe Volpi du meilleur acteur, mais une nouvelle règle instaurée cette année interdit de remettre deux prix au même film. Bien que donné superfavori, George Clonney devra compter avec Brokeback Mountain, peinture sensible de la passion amoureuse née entre deux cow-boys dans l?Amérique profonde des années 1960. L?Australien Heath Ledger, qui incarne tout en retenue l?un des cow-boys gay, pourrait recevoir un prix d?interprétation. Côté français, Les amants réguliers de Philippe Garrel, ode en noir et blanc à Mai 1968, mais surtout Gabrielle de Patrice Chéreau ont été très appréciés sur le Lido, sans oublier Vers le sud de Laurent Cantet, étude sur le tourisme sexuel au féminin avec Charlotte Rampling dans le rôle principal. Le film de Chéreau raconte, dans le Paris de 1912 la déliquescence d?un couple qui découvre le fossé qui les sépare. La prestation d?Isabelle Huppert dans le rôle-titre pourrait lui valoir une récompense. Parmi les films asiatiques semble se détacher Lady vengeance du Coréen Park Chan-wook, dominé par le jeu de l?actrice Lee Young-ae, tandis que l?Italie pourrait créer la surprise avec La bestia nel cuore (La bête dans le c?ur) de Cristina Comencini. Le dernier mot reviendra au jury, présidé par l?Italien Dante Ferretti, entouré notamment des cinéastes Claire Denis (France) et Amos Gitaï (Israël), dont les délibérations sont entourées du plus grand secret. « Le travail du jury reste très autonome, je ne participe pas aux délibérations du jury comme certains de mes confrères », a confié à l?AFP le directeur de la Mostra Marco Müller. « Le travail du jury est essentiel, car il révèle l?importance artistique des films et donne la possibilité à certains films de continuer à circuler après la fin du festival », a-t-il estimé. La 62e édition du festival, qui en 2004 avait été critiqué pour des problèmes d?organisation, s?est déroulée sans anicroche, avec une sélection resserrée dans laquelle certains ont déploré l?absence totale de l?Afrique et la faible représentation de l?Amérique latine. « Je n?ai pas de mauvaise conscience par rapport à ça, j?ai moi-même produit des films africains, arabes et sud-américains. On ne fait pas de sélection sur une base géographique. Par ailleurs, l?industrie cinématographique dans beaucoup de ces pays est morte », a commenté Marco Müller.