Cette petite mosquée où Bargès ne trouve « rien de remarquable sous le rapport de l'art » mérite cependant d'être mentionnée. Elle a, sans doute, été assez maladroitement réparée, mais ses beaux spécimens de l'art hispanoÂmoresque attirent encore le dilettante.
Elle fut fondée en 710 (1310 de J.-C.) par ordre d'Abou Hammou Ier, avec une médersa (El-Médersa El Qadima) et des annexes aujourd'hui disparues. L'ensemble était destiné à deux frères Abou Zeid Abderrahmane et Abou Moussa, savants réputés que le roi voulait retenir à Tlemcen. Ils étaient fils d'un iman de Ténès. De là, l'appellation de l'oratoire. En 1859, date où Bargès l'étudia, il étai} déjà abandonné. « Il ne sert plus au culte, à cause de la « solitude du lieu où il se trouve... ».
Dans les deux travées et les trois nefs de la salle de prières. rien n'a survécu de l'ancienne ornementation. Le cadre du mihrab conserve les vestiges d'une décoration sur plâtre à maille délicate et légère. La niche se creuse sous une coupole à stalactites que dominent trois petites fenêtres en plein cintre. L'écriture koufique, les palmettes, les courts rinceaux, sont de la même frappe qu'à Sidi-Bel-Hassen.
Le minaret, de 17 mètres, développe sur les quatre faces, comme à Sidi-Bel-Hassen encore, des damiers losangés, des céramiques vertes, blanches et brunes. Dans le sens vertical, deux panneaux, l'un avec arc festonné, le second à deux arcades lobées et jumelées.
Posté Le : 26/12/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : L'Art Antique et Art Musulman en Algérie, par A. BERQUE, Administrateur Principal de Commune Mixte détaché au Gouvernement Général de l'Algérie
Source : aj.garcia.free.fr