Conçus dans la
précipitation, des dispositifs comme celui de l'ANSEJ
ne créeront pas beaucoup d'emplois durables mais contribueront
à une grande
dilapidation de l'argent public. La solution du problème du chômage se trouve
plus dans l'«entreprise existante», PME ou grande entreprise. Toutefois, affirment
des entrepreneurs, les TPE ne sont pas complètement inutiles à l'économie, pourvu
qu'elles soient associées, dans un cadre de sous-traitance, à des entités
expérimentées de plus grande taille.
Pour calmer la
colère de la rue, les pouvoirs publics comptent financer 50.000 micro-entreprises d'ici à la fin de l'année, a indiqué un
responsable de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF).
A raison de 5 millions de dinars par projet, on estime à plus de 20 milliards
de dinars les fonds qui seront décaissés par les banques pour soutenir ce
programme de création d'emplois au profit des jeunes en 2011. «Le stock
concernant le financement des micro-entreprises
enregistrées par la place atteint 200 milliards de dinars. Le nombre de micro-entreprises jusqu'à présent financées par les
formules ANSEJ, CNAC, etc. atteint les 200.000», a-t-il ajouté.
Des experts
estiment à 50% le taux de mortalité de ces TPE (très petites entreprises). Beaucoup
d'argent aura été finalement gaspillé faute d'un encadrement plus efficace du
dispositif. L'Etat n'a pas orienté la création d'emplois vers des secteurs en
rapport avec les besoins de l'économie ou des segments d'activité à forte
valeur ajoutée. Il a accentué la tendance actuelle en matière d'investissement
national : une grosse partie des projets ciblent le secteur des transports ! Les
jeunes promoteurs, dans leur grande majorité, ont choisi le transport de
marchandises, un créneau assez juteux mais qui menace d'être vite saturé.
La manne d'argent
offerte aux jeunes ne créera donc pas d'emplois durables. Cette manne est à
forte coloration «sociale». «Le niveau de l'apport personnel va à contre-courant
de l'orthodoxie bancaire. Il faut un minimum de 10% pour obtenir un plus grand
engagement du promoteur à la réussite du projet», soutient un expert bancaire. De
ce fait, les banques se transforment en simples distributrices officielles de l'argent
public.
Une association
Entreprise existante-TPE
La trop grande
contribution des fonds publics à la création de TPE a été fort critiquée par
des opérateurs et des économistes lors de la seconde session du think tank de «Liberté», «Défendre l'entreprise», en mars 2011.
Ces derniers ont rappelé que la véritable créatrice d'emplois et de richesses
demeure l'entreprise existante, ignorée par les dispositifs conçus par le
gouvernement en février 2011. Libérée et appuyée, celle-ci contribuera à
accélérer le rythme de croissance hors hydrocarbures, à infléchir la tendance
en matière de chômage à travers la création d'emplois durables.
Pour Slim Othmani, patron de NCA, et Laïd Benamor, PDG du groupe Benamor, la solution au problème du chômage des jeunes se
trouve dans des projets intégrés, où les jeunes entrepreneurs, accompagnés de
patrons privés plus expérimentés, sont associés dans la sous-traitance, la
distribution ou d'autres services indispensables à des entreprises de plus
grande taille. On peut imaginer des TPE dans l'emballage, la production
agricole destinée à la transformation, le stockage de produits agricoles ou
agroalimentaires, la chaîne de froid, la production de films plastiques, le
matériel d'irrigation, etc. L'université et les grandes écoles peuvent aussi
constituer une pépinière de TPE et de start-up dans des secteurs à forte valeur
ajoutée : biologie et biotechnologies, énergie solaire, biomasse, récupération
des déchets, nouvelles technologies de l'information et de la communication…
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 31/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim Dali
Source : www.lequotidien-oran.com