La situation va crescendo au lieu de connaître un recul à travers la sensibilisation contre les accidents de la route et la communication, quasi quotidiennement, par la Gendarmerie nationale de chiffres effarants. La mort et trop souvent au détour d'une route que l'on aborde le pied sur l'accélérateur ou d'une intersection où l'on ne respecte pas la priorité. Ni l'amendement du code de la route, ni le durcissement des sanctions ni la sensibilisation n'ont eu d'effet sur le nombre des accidents de la route qui tourne au carnage. Les images choquantes diffusées chaque jour par la télévision semblent n'être, aux yeux des conducteurs, que de la fiction tant elles n'ont pas changé leur manière de conduire qui, elle, est en même temps suicidaire et meurtrière. Des véhicules transformés en un amas de tôle, des bus et des camions renversés sur la chaussée ou emprisonnant sous leur poids des voitures qui se sont fracassées en s'y heurtant violemment, des corps que la vie a quitté dans un choc atroce... Des images qui, si elles n'ôtent pas définitivement l'envie de conduire, devraient au moins interpeller les chauffards que sont pratiquement les automobilistes dans leur majorité et les inciter à la prudence. La vie est précieuse, mais la devise qui dit que la vie n'a pas de prix semble signifier le contraire dans la façon de ces derniers (les automobilistes) de concevoir l'existence humaine une fois qu'ils sont au volant de leur véhicule. On ne peut se lancer sur la route comme un bolide de course -avec forcément la perte de contrôle de son auto au premier obstacle- et prétendre respecter la vie humaine et y être attaché. Ce sont des dizaines de personnes qui trouvent la mort chaque jour, une mort violente qui enlève à des familles : le père, le frère, le fils, la mère, la s?ur ou la fille. Souvent, ce sont des familles entières qui sont décimées comme le rapportent les médias (cela a été le cas la semaine écoulée). Des enfants orphelins, des mères éplorées, des veuves, la tragédie et le deuil sont quotidiens et ne touchent pas outre mesure ceux-là qui oublient tout une fois derrière leur volant, quand au contraire cela devrait les marquer définitivement et les rendre humains sur la route. Le bilan fourni il y a trois jours par la Gendarmerie nationale fait état de 100 morts entre le 5 et le 11 août, et 1 177 blessés, dont certains (beaucoup peut-être) en garderont des séquelles plus ou moins invalidantes durant toute leur existence. Voilà une réalité douloureuse engendrée par un fléau dont l'horreur nous a propulsés à une place qu'aucun pays ne nous envie. Il est vrai que l'état des routes et la complaisance des services concernés y contribuent, mais l'inconséquence des conducteurs reste la plus meurtrière.R. M.
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Posté Le : 16/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachida Merkouche
Source : www.latribune-online.com