La mort sur fond tragi-comique

Le long métrage « Kat oua faar », (chat et souris) de l'Egyptien Thamer Mohcine, projeté, dimanche dernier, à Oran, dans le cadre du 8e Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA), qui se poursuit jusqu'au 12 juin, a séduit le public oranais. C'est l'histoire de Far, un jeune ouvrier qui exerce dans le célèbre journal égyptien El Ahram, qui perd sa mère, campée par l'illustre actrice Sawsen Badr. Seulement, ses funérailles sont organisées sur un fond tragi-comique. La défunte n'est autre qu'une parente germaine du ministre de l'Intérieur égyptien. Ce dernier tient à organiser, à sa manière, les funérailles, pour sauver son image de marque. Ce film, présenté comme un message destiné à la jeunesse et porteur d'espoir, se déroule sous la forme d'un conte. « Kat oua faar » est un film qui touche, qui marque, qui parle à l'esprit avec le plus beau des langages. Une ?uvre qui possède la magie des états de grâce absolus et l'intelligence d'un propos parfaitement maîtrisé tout en gardant l'innocence du créateur enthousiaste. Thamer Mohcine sublime ses angoisses, ses cauchemars, ses ranc?urs, il fait de ses films de grands terrains de jeux psychanalytiques et il est compréhensible que bien peu de spectateurs soient réellement touchés par la profondeur de ses films.