LA MORT NE SE LAISSE PLUS COMPTER

Le summum de l'horreur est atteint à Ghaza. On signale des asticots dans les plaies des blessés et des enfants amputés sans anesthésie. La faim et la soif sont le menu quotidien que la population ghazaouie saupoudre, avec une terreur permanente. Après avoir sommé plus de 2 millions de Palestiniens de quitter le nord, sous prétexte de s'abriter de ses bombardements, l'armée sioniste envahit le sud pour parfaire le piège qu'elle a tendu. Le drame n'en est plus à l'errance pour le peuple de Palestine mais à son regroupement forcé pour finir dans une tragique concentration déshumanisée et génocidaire identique à celle que l'Allemagne nazie, à l'époque, avait planifiée.Une comptabilité encore provisoire, livrée en continu, établit plus de 18.000 morts en majorité des femmes et des enfants. Quant aux grands blessés, ils ne se laissent plus compter. L'apocalypse n'est jamais alliée avec les décomptes. L'infortuné Secrétaire général de l'Organisation onusienne n'a plus qu'une voix aphone et s'apprête à baisser les bras, usé par ses appels humanitaires sans résultats.
Quand les hôpitaux et les écoles deviennent des morgues et quand les missiles visent les ambulances, la tragédie se donne une dimension planétaire. Une grande brèche est ouverte pour que l'histoire se répète pour renouveler l'éclatement des territoires et attise la voracité du cannibalisme de ceux qui, une fois de plus, s'appliquent à reconfigurer le monde. On multiplie encore des appels vains à une trêve pour faire preuve d'humanisme mais on laisse transpirer, au c?ur du désastre, que le peuple palestinien n'est finalement qu'un prétexte. L'infernal séisme ne s'arrêtera ni à l'effacement de Ghaza, ni à la râpe meurtrière de Naplouse, ni au Liban qui s'effrite. Le futur du monde veut se dessiner dans un Moyen-Orient, éternel poumon et c?ur de la planète.