Algérie

La mort dans la dignité



Simultanément et à quelques heures d'intervalle, une conférence dite humanitaire s'est tenue à Paris et une réunion de la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique, voulue au sommet, est organisée à Ryad. L'une et l'autre devaient plancher sur le drame de Ghaza pour se mettre d'accord sur des initiatives à prendre pour venir en aide à la population palestinienne. Du moins c'est ce qui est déclaré en préambule à ces deux rassemblements.D'abord ces deux événements n'interviennent qu'après que le carnage avec près de 11.000 morts et des milliers de blessés palestiniens ne se soit produit et qu'après que la totalité de Ghaza soit rasée. Il est donc fort douteux que l'apparente et soudaine disponibilité de tous les présents à ces deux réunions soit à la hauteur d'une véritable tragédie du siècle. De plus, la population palestinienne, toute entre la vie et la mort, n'est aujourd'hui ni en situation de demander l'aumône ni la sécurité. Elle a été convaincue par ceux qui tentent de l'effacer qu'il n'y a plus de registre pour l'humanisme et qu'une mort dans la dignité vaut mieux que les retardataires dons, gestes et paroles de compassion et de solidarité. Elle a compris dans son malheur que la charité n'a jamais été bien ordonnée et qu'elle ne répondait qu'aux intérêts.
Ensuite l'initiative du président Macron, en recommandant une charité internationale, parait inconséquente dès lors qu'il avait manifesté un volontarisme marqué pour accompagner et soutenir l'ignominie destructrice de l'armée sioniste. De même que l'ameutement de quelques monarchies de la Ligue arabe en réunion depuis hier en Arabie Saoudite est en porte à faux avec leurs appels au calme car il est évident que leurs inquiétudes ont toujours été portées sur la préservation de leurs trônes. Leur crainte ne repose pas tant sur la recherche d'une dignité pour le peuple palestinien, que sur une hantise à voir leur pouvoir balayé par l'ampleur de la tragédie des Ghazaouis.


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