Algérie

La mort d'un détenu salafiste relance les tensions



Après 57 jours de grève de la faim, Bechir Gholli a succombé à la veille de la grande prière du vendredi. Entre les islamistes modérés au pouvoir et leur mouvance radicale, rien ne va plus. La mort, jeudi, de Bechir Gholli, risque de relancer les tensions à Tunis.
Ce jeune homme avait été arrêté avec une centaine d'autres sympathisants salafistes après l'attaque contre l'ambassade américaine, le 14 septembre dernier. Ils protestaient contre la diffusion sur internet d'une vidéo islamophobe proscrite aux Etats-Unis. Bechir Gholli se disait innocent. Il avait commencé, il y a 57 jours une grève de la faim. Selon son avocat, le jeune homme a succombé à un arrêt cardiaque. Un second détenu, Mohamed Bakhti, a cessé lui aussi de s'alimenter. Il serait «dans un état critique». Selon l'avocat de Bechir Gholli, les deux jeunes gens «avaient été frappés par la police» lors de leur arrestation puis placés «dans une cellule de 1,5 mètre sur deux» avec neuf autres prisonniers. Le gouvernement islamiste tunisien n'a fait jusqu'ici aucun commentaire. Il est embarrassé. Le décès de Bechir Gholli est intervenu à la veille de la grande prière hebdomadaire du vendredi et les islamistes radicaux, en quête de martyrs, pourraient descendre dans la rue exprimer leur colère. Longtemps accusé de laxisme à l'égard du mouvement salafiste, qui multiplie depuis un an les manifestations et les actes de violence, le gouvernement de coalition tunisien dominé par les islamistes «modérés» d'Ennahda a serré la vis depuis l'attaque de l'ambassade américaine. Les relations entre Ennahda et sa mouvance radicale se sont durcies. Les salafistes se disent victimes d'une répression. Ils affirment que 900 d'entre eux seraient actuellement emprisonnés alors que le ministère de la Justice parle de tout au plus 200 détenus.


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