La modernisation de l'état civil traîne à l'APC de Tamanrasset

Bien que des instructions aient été données par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales dans le cadre de la modernisation de son secteur, plusieurs opérations sont à la traîne et des retards injustifiés sont constatés sur le terrain, notamment à la municipalité de Tamanrasset.L'opération d'informatisation des documents d'état civil tourne au ralenti à cause de «la mauvaise gestion et de l'anarchie dans cette collectivité qui risque de tourner au fiasco», s'écrie-t-on. C'est ce qu'a constaté de visu le premier magistrat de la wilaya, Mahmoud Djemaâ, lors d'une visite de travail et d'inspection à l'APC de Tamanrasset. Quelque 20500 documents sont en instance d'informatisation dans une APC qui compte plus de 550 employés toutes catégories confondues !Ce chiffre résume parfaitement «le dysfonctionnement» caractérisant cette collectivité et la défaillance du mode de gestion dans l'administration locale. Cela n'a pas été du goût du chef de l'exécutif qui, fraîchement installé dans cette wilaya, a certainement pris conscience de la nature des défis à relever. Intransigeant, il a, en présence du secrétaire général de la wilaya, du chef de daïra de Tamanrasset et du président de l'APW, accordé un ultimatum de moins de quinze jours à l'édile pour rattraper le retard accumulé en veillant rigoureusement à l'application des instructions émanant du ministère de tutelle.M. Djemaâ a aussi insisté sur l'amélioration du service public en mettant en relief l'importance d'instaurer une culture de communication efficace entre l'administration et l'administré. Cependant, aucune mayonnaise ne prend dans cette APC qui brille à outrance avec ses pratiques bureaucratiques. L'exemple du service des actes de naissance spéciaux 12S est édifiant. Le préposé au guichet s'est arrogé le droit de limiter les dépôts de dossiers à une seule journée, à savoir le dimanche. «Je vais être franc avec vous : personne ne m'a imposé cette règle de travail que j'ai décidée tout seul pour que je puisse traiter les dossiers déposés en toute tranquillité pendant les autres jours de la semaine.Une chose est sûre, mes supérieurs hiérarchiques sont au courant de cela», nous a-t-il révélé. Pour se faire délivrer le 12S, on prend inévitablement son mal en patience, contrairement aux déclarations panégyriques des officiels qui s'évertuent au maquillage du mal profond qui affecte ce secteur à Tamanrasset. Le pire dans toute cette situation, c'est que les élus, à quelques exceptions près, ne se soucient guère du respect des instructions du ministre ou encore celles du wali. «Chacun gère à sa guise en l'absence? de l'Etat», constate-t-on.