Algérie

La mobilisation toujours de mise



Les Algériens s'apprêtent à marcher demain dans toutes les villes du pays pour signer le 36e vendredi de mobilisation populaire et pacifique contre le système et ses symboles. Avec l'entame du neuvième mois du hirak, les Algériens révèleront, encore une fois, l'endurance, voire la longévité que promettait, dès son départ, la révolution du sourire. Le mouvement n'a, jusqu'ici, pris aucune ride.Le cap a donc été maintenu dans le sens d'un renforcement des rangs, grâce à la détermination de tous à aller jusqu'au bout des revendications populaires, mus par la conviction de poursuivre un combat pour une cause juste, à savoir aller vers une transition démocratique et une élection d'un président légitime issu d'une joute électorale ouverte, transparente et basée sur un programme et un projet de société.
Le 36e vendredi marquera un nouveau témoignage historique des Algériens mobilisés durant toute cette semaine devant des tribunaux, notamment à Alger, pour soutenir les détenus d'opinion et du hirak présentés devant les juges d'instruction. Des détenus dont le sort ne sera connu qu'à la fin du mois en cours, mais qui ont fait l'objet d'un sévère réquisitoire, allant de la condamnation à la prison ferme jusquà de fortes amendes pour des délits qu'ils n'ont pas commis.
La même expression populaire est, sans doute, attendue dans certaines régions du pays où des journalistes croupissent en prison au même titre que plusieurs activistes arbitrairement placés en détention préventive pour avoir exprimé une opinion ou encore manifesté aux côtés des dizaines de milliers d'Algériens, comme c'est le cas à Constantine, à Oran, à Mostaganem et à Bordj Bou-Arréridj.
L'élan de solidarité manifestée par les avocats, par les activistes, par les hommes politiques et par la société civile pour les familles des détenus constitue un indice majeur et donne un avant-goût de ce 36e vendredi qui promet, comme à l'accoutumée, la mise à jour des slogans pour décrier l'arbitraire et l'injustice que subissent les Algériens de tous bords à l'approche de l'élection présidentielle du 12 décembre.
En ce sens, la marche de demain coïncide avec les dépôts des candidatures de sept prétendants à cette joute électorale, par ailleurs rejetée bien avant la convocation du corps électoral par le président de l'Etat, dont l'intérim flirte avec l'illégalité juridique et l'illégitimité populaire.
Les débats à l'Assemblée populaire nationale relatifs aux lois sur les hydrocarbures et au projet de la loi de finances seront au menu de cette marche, même si les Algériens ont déjà exprimé leur hostilité, lors du 36e vendredi, à l'exploitation du gaz de schiste et aux taxes prévues dans un contexte économique peu reluisant au vu des indicateurs sur l'inflation, le chômage et les retraites.
C'est dire que la détermination du peuple à vouloir se réapproprier ses valeurs, sa dignité, ses droits et ses libertés est devenue une constante qui constitue l'esprit revendicatif de la révolution du sourire. Malgré les tentatives d'intimidation, l'interdiction de l'emblème amazigh, la pression exercée sur les détenus, la répression, notamment à travers la fermeture des axes routiers et les arrestations arbitraires, la rue continue d'envoyer, chaque vendredi, des messages forts au pouvoir en place pour marquer la rupture avec l'ancien système et ses symboles.

FARID BELGACEM


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