Algérie

La mobilisation toujours au rendez-vous à Tizi Ouzou : «Non au rafistolage constitutionnel»



La mobilisation est toujours au rendez-vous à Tizi Ouzou où la marche populaire pour le départ du système a drainé, hier, des centaines de milliers de personnes venues manifester leur colère, notamment contre la désignation de Bensalah comme chef de l'Etat et aussi la nomination de Kamel Fenniche à la tête du Conseil constitutionnel.Comme chaque vendredi, la foule ne s'est pas ébranlée en bloc de devant le portail principal du campus universitaire de Hasnaoua, car il était impossible de réunir tous les marcheurs dans la même procession. C'est pour cela, d'ailleurs, que chaque carré a entamé la marche, à son arrivée devant le campus en question et même au carrefour du 20 Avril, sur le boulevard Krim Belkacem.
Les premiers manifestants ont atteint la place Matoub Lounès, devant le mémorial des martyrs de la Révolution, en face de l'ancienne gare routière, alors que d'autres étaient au stade de 1er Novembre.
Plusieurs banderoles et pancartes réaffirmant le rejet de l'actuel gouvernement et de l'exigence du départ de la «caste au pouvoir», étaient déployées, comme «Le peuple veut le changement», «De la colonisation à la dictature», «Ensemble pour déraciner la gangrène de la corruption engendrée par le système», «Non au rafistolage constitutionnel». Les manifestants scandaient aussi, haut et fort, des slogans hostiles au régime, tel «Pouvoir assassin».
Dans l'un des carrés, on a remarqué la présence des rappelés de l'ANP qui ont mis en avant un étendard sur lequel est mentionné : «Les rappelés de l'armée sont des enfants du peuple. Ils soutiennent le mouvement populaire». Des images très signifiantes reflètent amplement le marasme des citoyens. «Le peuple, comme un seul homme, a osé défier la peur», cette expression de Matoub Lounès a été transcrite, en gras, sur une banderole au milieu de la foule. Plusieurs autres écrits sur les pancartes expriment la colère des marcheurs contre le mépris des décideurs.
Chaque manifestant fait le réquisitoire des tenants du pouvoir. «Pendant la Révolution, vous avez comploté contre nos valeureux héros comme Amirouche et Si El Haouès, vous avez usurpé l'indépendance en destituant le GPRA, vous avez installé le régime militaire et la SM (DRS) pour museler le peuple, vous avez commis des crimes, vous avez étouffé notre espoir», écrit un père de famille sur un bout de carton.
Un autre nous dira : «Je veux lancer un message à tous les citoyens des 48 wilayas du pays à marquer le 20 avril par des actions comme celles-ci, car même les militants du combat identitaire ont été emprisonnés et torturés par les gens de ce pouvoir qui a bradé les richesses de notre pays.»
Les victimes des événements de Kabylie de 2001 ont eu aussi droit à un hommage durant la même action, puisque des portraits des martyrs du Printemps noir ont été largement exhibés par les marcheurs.
Dans un autre carré, nous avons remarqué la présence de Saïd Sadi avec plusieurs anciens animateurs du MCB (Mouvement culturel berbère). La veille, faut-il le rappeler, l'ancien leader du RCD a animé une conférence à l'auditorium du campus universitaire de Hasnaoua, à l'invitation des organisateurs des rencontres «Les débats de l'UMMTO», sur la conjoncture démocratique.
Le Dr Saïd Sadi a affirmé : «Nous devons être lucides sur la nature démocratique et universelle du mouvement qui a éclos le 22 février. Pour en avoir la compréhension la plus fine, la plus grande vigilance est de mise. La solution n'est pas dans les résidus d'un attelage institutionnel condamné autant par son bilan que par les conditions mêmes de sa naissance.»
Par ailleurs, aujourd'hui, une autre marche est prévue dans la ville de Tizi Ouzou à l'occasion de la célébration du 39e anniversaire du Printemps berbère.


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