51 personnes ont été arrêtées, dans la nuit de mardi à mercredi, dont 29 dans la province de Barcelone. Entre forces de l'ordre et manifestants, 125 personnes ont été blessées, selon les services d'urgence.Plusieurs milliers de personnes ont lancé des marches à travers toute la Catalogne hier pour protester contre les lourdes peines prononcées lundi contre plusieurs dirigeants indépendantistes allant de 9 à 13 ans de prison pour leur "rôle dans la tentative de sécession de 2017". Dans la nuit de mardi à mercredi, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées par la police après de violentes émeutes qui ont plongé toute la Catalogne dans un climat de guerre. Le mouvement indépendantiste a lancé hier une vague de mobilisation encore jamais vue.
Pas moins de cinq marches ont été organisées dans différentes villes de Catalogne dont la plus grande, à Gérone, a mobilisé, dès les premières heures de la matinée, plus de dix mille personnes. Convoquées par les deux grandes associations indépendantistes, ANC et Òmnium Cultural, avec le soutien des comités de défense de la République (CDR) et la participation de dirigeants politiques et des membres des familles des prisonniers, ces manifestations ont été intitulées "Marches de la liberté".
Elles ont démarré des villes de Gérone, Tarragone, Vic, Berga et Tàrrega et censées converger à Barcelone vendredi, jour de la convocation d'une grève générale par l'Intersyndicale, le principal syndicat indépendantiste. "Nous sommes déterminés, nous marcherons sur un parcours de 100 km au total, par étapes de 20 km, pour défendre la liberté des prisonniers politiques. Nous rejetons unanimement la répression et la violence dont ont fait usage les services de l'ordre contre les manifestants dont la majorité tient au caractère pacifique de la mobilisation", ont déclaré les organisateurs des marches, cités par des médias locaux.
Ils ont fait savoir qu'ils s'inspiraient d'autres mobilisations pacifiques historiques, telles que la marche du sel dirigée par le Mahatma Gandhi et tenue entre le 12 mars et le 6 avril 1930 en Inde. Des blocages de voies de communication (rues et avenues dans les villes, routes et autoroutes, voies de train) ont été signalés hier à Barcelone et sur l'ensemble du territoire catalan, alors que plusieurs universités étaient encore fermées. La compagnie de train espagnole Renfe a annoncé de fortes perturbations sur la ligne à haute vitesse entre Barcelone et Figueres. D'autres perturbations sont prévues aujourd'hui à la veille de la grande manifestation de vendredi.
Face à cette crise dont l'ampleur plonge déjà toute l'Espagne dans l'incertitude, le chef du gouvernement espagnol a convoqué hier d'urgence les patrons des principaux partis après avoir dénoncé "des scènes de guérilla urbaine" dans la nuit de mardi à mercredi et dont la violence a marqué une rupture dans la contestation. Selon le ministère de l'Intérieur, 51 personnes ont été arrêtées après ces violences, dont 29 dans la province de Barcelone. Entre forces de l'ordre et manifestants, 125 personnes ont été blessées, selon les services d'urgence. Dans le centre de Barcelone, les stigmates des violences de la nuit étaient encore visibles hier matin, certaines rues étant toujours coupées.
Karim Benamar
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Posté Le : 17/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karim BENAMAR
Source : www.liberte-algerie.com