Algérie

La mobilisation citoyenne a fini par payer Mohamed Gharbi libéré


La mobilisation citoyenne a fini par payer Mohamed Gharbi libéré
La fin du calvaire de l’ancien maquisard est aussi la victoire d’une mobilisation citoyenne impressionnante.
Créé le 13 septembre 2010, le collectif LMG (Libérez Mohamed Gharbi) a été sur tous les fronts.
Après 10 ans d’emprisonnement, Mohamed Gharbi, 75 ans, est libre. L’ancien maquisard, devenu Patriote dans les années 1990, avait été arrêté en février 2001 pour le meurtre d’un repenti de l’AIS, à Souk-Ahras, à 615 kilomètres à l’est d’Alger. Un acte qui lui a valu d’être condamné en 2004 à 20 ans de réclusion, avant de voir sa peine aggravée, dans un procès en appel en juin 2009 à une peine de mort. Toutefois, Mohamed Gharbi a obtenu, en décembre dernier, une grâce présidentielle et sa peine a été commuée à 20 ans de réclusion.
Contacté par Liberté, son fils, Mourad, ne cachait pas sa joie. “C’est vraiment une excellente nouvelle qui nous fait plaisir à nous tous. Enfin, le cauchemar est terminé”, s’est-il réjoui. Peu bavard, il se contentera de nous préciser que son père n’allait pas rentrer directement chez lui. “Il ne viendra pas à Souk-Ahras, il est en route pour Alger”, dit-il, sans plus de précisions. La discrétion de Mourad s’explique par des raisons évidentes de sécurité, peut-être aussi par la crainte de la famille de voir le père assailli par les journalistes, surtout qu’il est très fatigué. Faut-il rappeler qu’il est très malade.
La fin du calvaire de l’ancien maquisard est aussi la victoire d’une mobilisation citoyenne impressionnante. Créé le 13 septembre 2010, le collectif LMG (Libérez Mohamed Gharbi) a été sur tous les fronts. Plusieurs manifestations ont d’ailleurs été organisées depuis plusieurs mois. Que ce soit à Souk-Ahras, à Alger, et même à Paris, le collectif n’a pas cessé de demander la libération de celui qui est désormais identifié à ces deux initiales : MG. C’est cette mobilisation citoyenne qui avait permis de “transformer” la peine de mort en une condamnation à 20 ans de réclusion, alors que le 22 juillet 2010, la Cour suprême confirmait la peine de mort en rejetant le pourvoi de la défense.
Les jeunes de LMG étaient hier aux anges. Khaled Babaci, 26 ans, membre fondateur, avait beaucoup de mal à formuler ces phrases quand Liberté l’a contacté. “Gharbi est libre et nous avec lui parce que c’est la fin d’une aventure pénible pour tous et qui a été pour nous tous une expérience humaine inoubliable”. Reprenant son souffle, il a insisté à lancer un message : “On a surtout donné un exemple pour que tous les jeunes Algériens arrêtent d’être défaitistes et qu’ils puissent croire en leur capacité de mobilisation sur tout ce qui se passe dans le pays”. Amine Menadi, 29 ans, qui se définit lui-même comme “sympathisant de LMG depuis 2010 et militant engagé depuis janvier 2011”, était tout autant excité. “Pour la première fois de l’histoire de l’Algérie indépendante, des jeunes de l’ère post-indépendance ont eu l’occasion de renvoyer l’ascenseur à ceux qui ont libéré le pays”. Il nous précisa qu’il avait eu vent de la “grande nouvelle” grâce à la famille Gharbi.
“Son fils a reçu un appel de la part du directeur de la prison de Babar à Khenchela, qui lui a demandé de passer prendre son père en gardant l’information secrète pour des raisons de sécurité”.
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