Algérie

La mobilisation à Tizi Ouzou l'a démontré Le combat pour tamazight ne s'essouffle pas



La mobilisation à Tizi Ouzou l'a démontré Le combat pour tamazight ne s'essouffle pas
Ils étaient des milliers de citoyennes et de citoyens de tout âge et de toutes les couches sociales à avoir marché hier à Tizi Ouzou pour réclamer, une fois de plus, l'officialisation de la langue amazighe en Algérie. Et à voir toute cette marée humaine déferler dans les principales artères de la ville des Genêts, force est de constater que la revendication de tamazight en tant que langue nationale et officielle n'est pas un vain mot et que pour des millions de citoyens, il est à présent temps de restituer l'histoire de l'Algérie aux Algériens, comme scandé de vive voix hier encore par les manifestants à Tizi Ouzou. Et ce ne serait que justice parce qu'il s'agit, ici, de la réhabilitation légitime d'une langue ancestrale que ses locuteurs ont su préserver contre vents et marées.
Si les processions humaines, menées respectivement par le RCD et le MAK étaient légèrement décalées l'une de l'autre, sans doute par souci d'organisation, tout au long de l'itinéraire menant de l'université Mouloud-Mammeri, ce bastion historique du combat amazigh, jusqu'au centre-ville, il n'y avait qu'un seul leitmotiv, expression d'un seul idéal : la reconnaissance de tamazight non seulement en tant que langue nationale comme c'est déjà le cas mais, désormais, en tant que langue officielle comme c'est le cas actuellement chez nos deux voisins, le Maroc et la Libye. Mais, à côté des marcheurs du MAK et du RCD, ils étaient bien des milliers de citoyens anonymes et non structurés dans des partis politiques qui ont battu fièrement le pavé, donnant à cette manifestation un cachet franchement populaire, pour exprimer leur désaveu face à ce manque de volonté politique d'un pouvoir qui a refusé jusqu'ici de reconnaître tamazight en tant que langue officielle. Cette démonstration de force pacifique est venue rappeler en fait que le peuple algérien n'est pas dupe car, de l'avis de nombreux manifestants accostés hier à Tizi Ouzou, le fait de reconnaître tamazight comme langue nationale sans pour autant lui accorder un statut officiel qui lui revient de droit relève de la politique de la demi-mesure et de la concession partielle et parcimonieuse. Et en cette période de réflexion pour la révision de la Constitution algérienne, les citoyens de Kabylie auront compris que l'Histoire de leur pays est encore en marche et que le problème de la revendication berbère dans toute sa dimension et sa globalité est plus que jamais d'actualité.
La meilleure preuve de cette prise de conscience citoyenne réside certainement dans la grande mobilisation populaire de ces milliers d'Imazighen qui étaient, en tout cas, beaucoup plus nombreux à la marche de ce 20 Avril 2013 que lors des manifestations de ces dernières années. Comme quoi, le combat n'est pas essoufflé. Tel est le message essentiel qu'il convient de retenir. Le dossier de tamazight restera toujours ouvert tant que l'officialisation de tamazight ne sera pas inscrite dans la Constitution de notre pays. Toute tentative d'occulter cette exigence historique et démocratique ne serait qu'une inutile fuite en avant.
M. H.
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