Algérie

La mission arabe à pied d??uvre


Par quel bout faudra-t-il prendre la situation au Liban qui ne cesse de se dégrader, tandis que la crise politique se prolonge avec le report pour la dix-neuvième fois de réunion du Parlement en vue d?élire un président de la République, un poste vacant depuis le mois de novembre dernier ? La question est d?autant plus importante que les combats déclenchés, jeudi dernier, n?ont pas cessé et que la Ligue arabe s?avance au Liban sur un terrain qui semble miné. Il ne faut pas en effet oublier l?échec d?une précédente médiation menée par le secrétaire général de la Ligue arabe, alors même que la crise politique n?avait pas encore connu le moindre dérapage. Et c?est à son honneur, dira-t-on, de refuser de baisser les bras. La délégation arabe chargée de discuter avec les dirigeants libanais de la situation dans leur pays arrivera aujourd?hui à Beyrouth. Selon une source de la Ligue arabe au Caire, la délégation comprendra le secrétaire général de l?organisation et sera présidée par le Qatar. Elle ne comprend ni l?Egypte, ni l?Arabie Saoudite, ni la Syrie. Lors d?une réunion extraordinaire, dimanche dernier, au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères ont annoncé l?envoi de cette délégation chargée de « discuter de la situation dangereuse au Liban et élaborer une feuille de route urgente afin de mettre en ?uvre l?initiative arabe » pour régler la crise politique libanaise. Elle doit rencontrer le président du Parlement, Nabih Berri, un des chefs de l?opposition, le Premier ministre, Fouad Siniora, le commandant en chef de l?armée, le général Michel Sleimane, le dirigeant chrétien, Michel Aoun, le leader druze, Walid Joumblatt et le dirigeant sunnite, Saâd Hariri. Au Caire, les ministres arabes ont appelé à « la fin immédiate des violences » et réitéré leur soutien à l?initiative arabe sur le Liban, présentée en janvier par la Ligue arabe. Cette initiative prévoit l?élection du candidat de consensus, le général Sleimane, à la présidence du pays, un gouvernement d?union nationale et l?élaboration d?une loi électorale en vue des élections générales de 2009. Face à cette crise dans laquelle elle s?est positionnée en frappant de nullité des décisions prises par le gouvernement, l?armée a décidé d?utiliser, si nécessaire, la force contre toute présence d?hommes armés et poursuivait son déploiement à travers le Liban, sans parvenir à empêcher les violences dans le nord du pays. Des combats ont à nouveau opposé pendant la nuit à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, des partisans de l?opposition et de la majorité. Ces combats au fusil, au lance-grenades et au mortier ont été suivis d?un nouveau déploiement de l?armée en périphérie des quartiers sensibles du nord de Tripoli, où se font face des militants sunnites pro-gouvernementaux et des alaouites, groupe dissident du chiisme mais fidèle au Hezbollah. Depuis samedi dernier, l?armée poursuit son déploiement à travers le pays pour tenter de prévenir une extension des violences qui ont fait 61 morts et environ 200 blessés depuis le 7 mai à Beyrouth ouest, à Tripoli et dans la montagne druze, au sud-est de la capitale. Le grand journal An-Nahar, proche de la majorité, expliquait que la décision de l?armée faisait suite à des engagements, reçus des différentes parties, à éviter tout débordement dans l?attente des résultats de la médiation arabe. L?opposition, qui poursuit son mouvement de « désobéissance civile », maintient cependant des barrages notamment sur la route de l?aéroport, au sud de Beyrouth, interdisant de facto tout trafic aérien, et sur la route menant vers la frontière syrienne, dans l?est, bloquant le principal poste-frontière de Masnaa. Autant dire que le pari est difficile, car il est évident, et depuis bien longtemps, que cette crise ne pouvait être résolue par la force. Comment alors se noueront les fils du dialogue que tous jugent indispensable ?
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