Algérie

La misère sociale bat son plein durant le mois de Ramadhan



La misère sociale bat son plein durant le mois de Ramadhan
La pauvreté en Algérie est en recul, selon le gouvernement, mais le mois de Ramadhan est là pour battre en brèche les arguments de l'Exécutif. Des centaines de personnes fouillent quotidiennement les bacs à ordures en quête de nourriture et dorment à la belle étoile. Un véritable paradoxe dans un pays " musulman " et " riche en hydrocarbures".Le Ramadhan est un mois bénit de jeûne mais aussi où la générosité doit être grande envers les plus démunis. C'est un mois où les Algériens, dans les quatre coins du pays, jeûnent mais sans trop avoir de quoi manger pour leur iftar, ni même pour le s'hour. Depuis quelques années maintenant, les pratiquants font face à la pénibilité du jeûne. Cette année encore il est caractérisé par un temps d'abstinence de 17 heures, sous des températures de 33° à 45° selon les endroits. Ce n'est pas tout, les Algériens et les musulmans en général en terre d'Islam devront faire face, depuis le début du jeune, à la hausse vertigineuse des prix agricoles et agroalimentaires, et pire encore de celle des viandes.On assiste donc à la saignée des ménages, alors que les produits agricoles par exemple sont disponibles (pleine saison). L'Etat et les commerçants ne sont pas les seuls responsables de cette situation qui engendre la flambée des prix. En fait, les " caprices gastronomiques" des citoyens font du mois de Ramadan celui de la "grande boufaille", comme s'ils avaient jeûné tout le reste de l'année. En effet on observe une modification injustifiée des habitudes de consommation, qu'on a du mal à expliquer. Les jeûneurs sont comme saisi d'une folie convulsive, spasmodique devant tout ce qui se mange. Selon des études, les dépenses alimentaires augmentent de 50% à 100% dans les pays musulmans durant ce mois. Et le phénomène touche même les plus pauvres, qui vont jusqu'à hypothéquer des bijoux pour boufailler un mois durant. Le drame est qu'au moins un tiers de la nourriture finit dans les poubelles.Notons, par ailleurs, que la situation mérite d'être étudiée plus en profondeur. Le mois de Ramadhan est une période exceptionnelle où l'informel est très actif et la pauvreté refait surface, pas seulement en Algérie, mais dans les trois pays du Maghreb. En effet, de plus en plus de personnes (des enfants) fouillent les bacs à ordures et trouvent de quoi se nourrir, se vêtir ou encore se faire de l'argent de poche. Cette observation quotidienne est devenue courante, notamment dans la capitale et les grandes villes du pays. Les SDF aussi sont de plus en plus nombreux et sont visibles. Et se rajoutent à eux les immigrés clandestins, maliens et nigériens et les réfugiés syriens. Cette visibilité de la "misère sociale", exceptionnelle durant le mois de Ramadhan, veut dire simplement que la misère se cache durant le reste de l'année. Elle se fait invisible parce que la charité aussi se fait discrète. Si un bout de pain donné est toujours bon à prendre pour les plus nécessiteux, on ne peut s'empêcher de réagir devant l'hypocrisie de certains citoyens qui fait que durant ce mois de Ramadhan 2014, tout le monde se sent l'âme d'un bienfaiteur, tandis que le reste de l'année l'indifférence règne devant la souffrance d'autrui. Comme à l'accoutumée, durant ce mois sacré, le ministère de la Solidarité annonce sa solidarité avec les pauvres. Des milliards de centimes sont alors alloués pour atténuer les lourdes charges des familles infortunées. Pourquoi l'aide se manifeste-t-elle uniquement en ce mois ' C'est devenu un rituel actuellement en Algérie. Ce comportement social, typique dans les pays musulmans, ne signifie pas pour autant qu'il n'existe pas d'actes charitables durant l'année.




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