Algérie

La misère gagne de larges pans de la société



Les démunis s?enfoncent dans l?incertitude Encore une fois, l?action caritative officielle peine à être au rendez-vous du mois sacré du Ramadhan. Il suffit pour s?en convaincre de parcourir les artères de nos villes et villages pour croiser ces silhouettes caractéristiques de mendiants en quête de la moindre âme bienfaitrice. Ce sont des hommes et des femmes qui squattent à longueur de journée les abords des boulangeries, des boucheries et des épiceries. Il n?y a pas le moindre client qui ne se fasse aborder à plusieurs reprises par ces dizaines de mendiants dont les incantations ne peuvent laisser insensible. Munies de leur sac en jute, aux couleurs délavées par tant de misère, des femmes jeunes et moins jeunes, parfois accompagnées de leurs enfants, passent leur journée à errer à travers les moindres commerces. Il arrive parfois qu?elles parviennent à se glisser jusqu?à l?intérieur des magasins d?où personne n?ose les faire sortir. Leur indigence aura pris de telles proportions qu?elle les pousse dans leur dernier coin de fierté et de dignité, y compris jusqu?à aller fouiller dans la décharge du marché de Aïn Sefra, en quête du moindre légume avarié. Dame misère est ainsi faite, elle est capable de toutes les extravagances et de toutes les audaces. C?est parce qu?ils sont de plus en plus nombreux que les nécessiteux envahissent le moindre espace de l?opulence. Selon des sources fiables, la wilaya de Mostaganem devrait compter entre 35 000 et 50 000 pauvres qui survivent uniquement grâce à la solidarité de leurs concitoyens. Car, côté action caritative officielle, c?est le marasme le plus total. Sinon comment expliquer que la distribution du couffin du Ramadhan peine à se concrétiser sur le terrain ? Alors que la cagnotte s?élèverait à hauteur de 3 milliards de Cts, dont les 2/3 proviendraient de dons privés, l?opération de distribution qui, encore une fois, aura été confiée aux APC, dont les mandats auront été inutilement prolongés, semble s?égarer dans les méandres de l?administration locale, où les calculs mercantilistes et électoralistes auront pris le dessus sur toutes les considérations humanitaires. Que font les élus ? Trop préoccupés par le renouvellement de leurs mandats et certainement peu enclins à initier une opération qui peut s?avérer inopportune, les élus ont tendance à tergiverser. Ce qui ne fait pas l?affaire des démunis pour qui ce panier ne sert qu?à entretenir l?illusion l?espace de quelques jours. Estimé à 3 800 Da, ce panier permet à peine de titiller l?incurable misère. Que pourront faire les quelques associations de bienfaisance ? les plus en vue étant « El Karama », « Femmes et Avenir » et « Protection de la Femme et de l?Enfant »-, dont les ressources ne sont pas intarissables, ainsi que le Croissant Rouge dont l?activité se limite à distribuer 200 repas journellement ? Sinon pallier au plus urgent. En attendant que la lourde machinerie administrative se réveille de sa torpeur, pauvres et démunis peuvent continuer à jeûner dans la pénitence.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)