L'éventuelle intervention militaire étrangère en Libye, en raison de l'impasse politique dans ce pays, fait toujours débat en Italie, pressentie pour conduire une future coalition internationale. Le Premier ministre italien, Mateo Renzi, a donc tenu, hier, à remettre les pendules à l'heure, en insistant sur la nécessité de poursuivre sur la voie diplomatique, estimant que "ce n'est pas le moment de forcer les choses, c'est le moment d'agir avec bon sens et calme". Selon lui, un engagement militaire de son pays, sous prétexte de lutter contre l'expansion de l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Daech), passe par un vote au Parlement de Rome. Un "engagement italien (en Libye) devrait passer par les nécessaires étapes parlementaires et institutionnelles", a-t-il indiqué dans une note au Parti démocrate (centre-gauche), dont il est issu, alors que le représentant diplomatique des Etats-Unis en Italie, John Phillips, a déclaré dans un entretien qu'il a accordé au quotidien Corriere della sierra que Rome compte envoyer 5 000 hommes dans les prochains jours. Selon l'ambassadeur américain, ces troupes seront déployées autour de la capitale libyenne, Tripoli, où doit siéger le futur gouvernement d'union, comme l'a exigé la médiation internationale, dans le cadre de l'accord onusien de Skhirat du 17 décembre 2015. Matteo Renzi a rappelé, hier, que toute présence militaire italienne en Libye ne peut se faire aussi sans l'existence d'une seule autorité libyenne légitime, en référence au gouvernement d'union que le président du Conseil présidentiel, Faïz Serradj, peine à faire approuver par le Parlement reconnu de Tobrouk.Pour rappel, Rome a donné son accord pour prendre la tête d'une coalition internationale, sous mandat de l'Onu. Cette coalition devrait, toutefois, procéder seulement à des frappes aériennes ciblées contre les positions de la branche libyenne de Daech, et accompagner l'armée régulière en encadrant ses soldats et en échangeant des renseignements. À noter que les Libyens attendent toujours la formation de leur nouveau gouvernement, sur fond de graves divergences autour de sa composante, principalement autour du poste de la Défense que les autorités parallèles de Tripoli (non reconnues) et celles exilées à Tobrouk (reconnues) se disputent, en faisant fi du danger qui guette le pays et menace durablement la stabilité des pays voisins, du Sahel et de l'Europe.L. M.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/03/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyès Menacer
Source : www.liberte-algerie.com