Algérie

La mise à sac du Trésor public se poursuit



La mise à sac du Trésor public se poursuit
Le coût des importations révélé durant les onze premiers mois de l'année 2014 par le Centre national des statistiques (CNS), structure sous tutelle des Douanes algériennes est effarant.Il implique que le Trésor public a été mis à mal. Ces importations portent entre autres sur des produits alimentaires entre céréales, produits laitiers et dérivés, sucres, huiles de table, viandes rouges fraîches et congelées, poissons divers et fruits de mer. Les spécialistes de l'importation n'ont pas épargné les légumes et les fruits avec lesquels ils ont inondé le marché national. Des dizaines de milliards de dollars sont allés grossir les comptes bancaires domiciliés dans différentes banques de l'Hexagone et de la Suisse. Dans le document émis par le CNS, il est également fait état d'importation de fruits exotiques et le comble, d'agrumes comme les oranges, mandarine et citron et comme si notre pays n'en produisait pas assez, des dattes. C'est dire que l'Algérie représente un véritable Eldorado pour ceux qui en ont fait leur pied à terre après avoir engrangé des milliards à l'étranger où ils se sont installés. La loi des finances (LF) 2015 devrait leur permettre de poursuivre leur mise à sac de la Trésorerie nationale et ce, même si le baril de pétrole devait chuter à moins de 37 dollars. Les importations en question, illustrent à souhait la pratique inverse des discours politiques d'austérité. Bon nombre d'économistes n'ont pas manqué de s'interroger sur la LF 2015. Selon eux, celle-ci ne réduit en rien les moyens financiers accordés à des privilégiés de l'Etat avec le doublement du paiement des heures supplémentaires, l'augmentation du personnel tels que les secrétaires d'Etat, les conseillers spéciaux supplémentaires et autres chargés de missions. S'y ajoutent l'augmentation des frais de voyage à l'étranger, le volet social ainsi que les opérations de charme en direction des animateurs de la société civile. Bien dispendieuse que cette LF 2015 qui n'a rien changé au chapitre des importations dont les portes resteront grandes ouvertes, des études comparatives établies par des bureaux d'étude spécialisés ont mis en relief l'incapacité de l'Etat à contrôler efficacement nos frontières économiques. Combien de milliards de dollars ont franchi, et continuent toujours à le faire, ces mêmes frontières au moyen de la fraude, de fausses déclarations, blanchiment, corruption ' De nombreux scandales financiers montrent à suffisance que par de viles subtilités, les actuels décideurs font ce qu'eux-mêmes reprochaient hier à leurs prédécesseurs, si ce n'est pire. Et même si le logement sert de soupape de sécurité à chaque fois que de besoin au tenant du pouvoir, il n'en demeure pas moins que le baromètre des performances socioéconomiques reste encore inquiétant. Les interrogations sur tout le luxe qui caractérise les dépenses de l'Etat demeurent sans réponse. Pour l'heure, des jeunes continuent de vivre sans réelles perspectives avec un chômage qui s'est installé dans la durée. D'autres attendent une mer calme ou peu agitée pour tenter l'aventure de la mort dans les flots bleus de la Méditerranée. La décision de suspendre les recrutements dans le secteur de la Fonction publique risque d'aggraver les difficultés de gestion des secteurs socioéconomiques stratégiques. Notamment dans l'arrière-pays où restent insuffisants les effectifs médicaux et paramédicaux tout autant que ceux des structures incontournables dans la prise en charge du quotidien des citoyens et autres en charge de la Fonction publique. Dès lors, l'opportunité de grève à tous les niveaux des institutions de la République sera de tout instant. Cela a été ces derniers mois le cas chez la police, l'éducation nationale, la santé. Avec ce retour forcé à la réalité du terrain sans la rente pétrolière, le commun des Algériens se voit contraint de conclure qu'il est grand temps pour les responsables du pays de faire leur mea-culpa, de retrousser les manches et de donner les moyens nécessaires pour le développement des secteurs d'activité hors hydrocarbures. Loin d'être des exemples, des pays voisins connus pour la misère et la pauvreté qu'ils imposent à leur peuple ont changé leur méthode de gestion. Ils n'hésitent plus à mettre en veilleuse l'importation des produits alimentaires et autres non indispensables pour accorder leur soutien à des activités porteuses de richesses et d'emplois.




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