Algérie

La mise à nu pluviale



La mise à nu pluviale
Malgré le bruyant satisfecit que les responsables algériens de la gestion de l'eau ont manifesté lors de la journée technique sur les avancées de la gestion déléguée de l'eau en Algérie, organisée il y a deux semaines à Oran, les premières intempéries de la saison ont démontré qu'il restait encore beaucoup à faire en matière d'assainissement et de renouvellement d'un réseau distribution obsolète. Et, ce qui est plus grave, elles ont mis à nu les dangereuses carences des nouvelles infrastructures, pourtant garanties conformes aux standards internationaux et réalisées à des coûts très élevés.L'exemple le plus frappant nous vient (encore une fois) d'une wilaya qui a bénéficié de très nombreux projets de développement, en l'occurrence la wilaya d'Oran où des désagréments - heureusement sans graves conséquences sur la santé des citoyens - ont été constatés ce samedi dans des zones nouvellement réceptionnées : des stagnations d'eaux pluviales et des débordements sur le nouveau boulevard du Millénium et le CW 75, aux abords duquel se trouvent le Centre des Conventions d'Oran, l'hôtel Méridien et les nouveaux quartiers de l'extension est, ont provoqué des bouchons qui ont rendu la circulation, heureusement pas très importante en cette journée de repos, très laborieuse. On le savait déjà, et cela s'est encore vérifié, les réseaux d'évacuation sont sous dimensionnés et inadaptés pour faire face à la moindre averse et les services concernés par leur entretien s'entêtent encore aujourd'hui à réagir en aval plutôt qu'à prendre les mesures en amont. D'autres incidents démontrant la non-conformité des nouvelles constructions ont été signalés ailleurs, au niveau de la nouvelle trémie de la Cité Djamel où de grandes quantités d'eau ont constitué un obstacle quasi infranchissable qui a sérieusement perturbé la circulation automobile, y compris le lendemain dimanche. Au demeurant, tout le monde aura constaté que, depuis leur réalisation, plusieurs trémies coiffées par des fontaines et jets d'eau présentent des infiltrations d'eau qui constituent un motif d'inquiétude pour un certain nombre de citoyens, des sillons d'eau sur le mur d'une structure n'étant généralement pas bon signe pour l'avenir de la construction. Les trémies d'El Akid Lotfi et de Sédikia, toutes deux réceptionnées lors de ces trois dernières années, comptent parmi les réalisations touchées par ces inquiétantes infiltrations d'eau.S'il n'est pas étonnant que des caves soient inondées, parce situées dans des vieux quartiers comme Eckhmul, ou plus récents comme Haï Khemisti ou dans les bâtiments des Italiens (construits pour les besoin d'un relogement provisoire qui dure depuis les années 80), s'il est presque admis que des inondations causent naturellement des pertes humaines et des dégâts matériel aux abords des oueds (la chronique foisonne de tragiques illustrations à Alger, Sidi Bel Abbès, Ghardaia, El Bayadh') et que des véhicules ou des personnes soient emportés par des trombes d'eaux parce que se trouvant dans des zones datant de la période coloniale ou des premières années de l'Indépendance, il n'est pas normal ni admissible que les nouvelles infrastructures, érigées ces dix ou vingt dernières - à fortiori celles qui ont été conçues par des bureaux d'études mondialement reconnus, dont la réalisation a été supervisée par les plus hautes autorités de l'Etat et qui ont nécessité des budgets faramineux - présentent des défaillances et des malformations de quel que nature que ce soit, ou constituent des dangers potentiels pour l'intégrité physique.
S. O. A.


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