Algérie

«La mise à nu du régime est en route»





Le FFS ne pouvait passer sous silence «l'acharnement sécuritaire du pouvoir dans les wilayas du centre et particulièrement en Kabylie». Dans la déclaration sanctionnant les travaux du CN, il est dit que «les opérations militaires qui s'installent dans la durée, le maillage sécuritaire étouffant, l'interruption discrétionnaire des liaisons téléphoniques sous prétexte de la présence d'éléments d'Al Qaîda en Kabylie ont installé un climat de psychose, de peur et d'insécurité dans la région». La même déclaration relève que ce «type d'opérations» est de plus en plus fréquent. «En hiver, on supprime le téléphone, on encercle et on isole les populations, on coupe l'électricité. En été, ce sont les feux de forêt et les incendies. Tous les jours, ce sont le chômage, la mal-vie et les pénuries. Mêmes procédés, mêmes prétextes pour la même finalité : terroriser et conditionner la population», indique ladite déclaration. Une situation qui pousse le FFS à  s'interroger sur le niveau de violence maintenu dans une région «réputée pour àªtre peu réceptive aux discours radicaux et extrémistes où les conditions sociales et géographiques ne sont nullement favorables à  l'implantation d'organisation telle qu'Al Qaîda». Le FFS «rappelle au chef de l'Etat et aux chefs militaires que seule l'ALN a eu droit de cité dans les maquis de Kabylie». Il se demande aussi ce que «certains cercles décideurs cherchent à  cacher par une gestion sécuritaire du pays. Quel est le but recherché par la stigmatisation et l'isolement de cette région qu'on veut à  tout prix acculer à  la radicalisation '». Tout en considérant que «le pouvoir s'est engagé dans une entreprise politico-sécuritaire vaine et non rentable pour lui», le CN du FFS estime que «la mise à  nu du régime est en route». «Nous ne prenons pas les propos de Toufik pour ligne politique.»
«L'opinion des chancelleries est faite et les révélations de WikiLeaks concernant l'Algérie ne constituent que les prémices du déballage à  venir», est-il souligné. Karim Tabbou précise pour sa part qu'«il n'y a ni câble ni ficelle qui concerne le FFS. En l'absence d'espace d'expression libre, les révélations de WikiLeaks ont montré que certaines personnalités et partis politiques servent de relais aux services. Nous n'avons pas pour habitude pour notre part de prendre les propos de Toufik pour ligne politique. Nous sommes un des rares partis à  se sentir à  l'aise. Le FFS a pour valeur éthique de rendre toujours publique chaque rencontre avec les personnalités et représentants de chancelleries. Même si nous ignorons les tenants et les aboutissants de la machine WikiLeaks, concernant l'Algérie, ça a eu le mérite de livrer un certain nombre d'informations importantes». Le FFS s'est par ailleurs félicité de l'entrée en vigueur de la Convention internationale pour la protection contre les disparitions forcées adoptée par l'ONU en 2006. Et à  Tabbou de préciser que s'il y a 14 000 disparus en Algérie, il doit y avoir autant de criminels à  poursuivre. Le FFS relève qu'aucune lutte n'est viable sans «la liberté, la démocratie, les contre-pouvoirs émanant de la société et les organismes de contrôle indépendants qui en sont les premiers antidotes et les conditions de base».  Interrogé sur l'agitation qui s'empare de la scène politique ces derniers jours, au FLN notamment, et les rumeurs de succession à  Bouteflika ainsi que les scandales de Sonatrach, Tabbou estime que «tout cela prouve que le plus grand parti du pays, c'est le DRS. Il se présente en hidjab, en barbe, en laïc et il a plusieurs porte-parole». 
 


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