Algérie

La mise à mort du Makhzen est indispensable au développement du Maroc (Moulay Hicham)



La mise à mort du Makhzen est indispensable au développement du Maroc (Moulay Hicham)
« Le Maroc ne peut pas se développer avec le Makhzen. Et s'il ne peut pas, c'est la monarchie qui en paiera le prix. La mise à mort du Makhzen est indispensable » a déclaré Moulay Hicham Al-Aloui, dit le prince rouge, dans un entretien publié, hier, par le journal Le Monde.Moulay Hicham dont le livre « le Journal d'un prince banni » (Grasset), doit paraître le 9 avril, estime que le Makhzen est un « pouvoir néo-patrimonial qui empêche le développement économique », un « système de prédation et de subjugation » qui ne peut « libérer les énergies économiques ». Moulay Hicham qui n'exclut pas si les circonstances le permettent d'apporter sa « contribution » est quasi-certain que cela «ne viendra pas du palais ». « Cela dépend de l'interaction de forces à un moment particulier : va-t-on vers un scénario de rupture, de changement apaisé ' Aucune idée ! Mais j'ai quitté ma maison, et je n'y reviendrai pas ». Mais son jugement est particulièrement sévère à l'égard du Roi Mohamed VI qui avait des conditions très favorables au moment de son accession au trône en 1999 mais qui en définitive « hésité ». « Mais, finalement, nous sommes restés dans la même logique. C'est un rendez-vous raté avec l'Histoire ». Pour lui, Mohamed VI a abandonné la « logique démocratique » et la modernisation pour aller vers un renouvellement de façade avec les islamistes du PJD. Pour Moulay Hicham, le palais épuise les élites. »"On vampirise les élites pour les lâcher ensuite comme des zombies"« On amène de nouvelles élites que l'on vampirise, pour les lâcher ensuite comme des zombies sans vie. Pour moi, tout cela rentre dans la logique de la continuité. On joue le temps, on vide la coquille de sa substance et on attend que la pression descende ». Allant à l'encontre du discours dominant au Maroc, Moulay Hicham affirme que la vraie exception dans le monde n'est pas le Maroc mais la Tunisie. « La vraie exception du monde arabe, c'est la Tunisie, et ça le reste. Mais la fascination pour l'autoritarisme dans la région s'est cassée. Le sentiment d'impuissance aussi » gardant ainsi une espérance de renouveau ouverte par les changements survenus à la faveur du « printemps arabe ». Sur la question du Sahara, il estime que le problème du Maroc est qu'il n'a pas de projet de démocratisation. « Le problème du Sahara est le même que celui du Maroc : au lieu d'engager les gens sur une base citoyenne, on les a engagés sur des bases clientélistes. Et le clientélisme ne donne rien. Cette décentralisation va forcément devoir intégrer des principes de droit international. Je veux m'en tenir là, parce que si je dis " autodétermination ", nous allons entrer dans des qualificatifs de " traître à la patrie ", etc. Mais forcément, cette décentralisation doit être au diapason du droit international. Tout le reste est une question de négociations ».




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