Algérie

La Minusma renforce sa présence dans le centre du Mali



Dans l'espoir de faire face avec davantage de moyens aux attaques terroristes et aux violences intercommunautaires, la Minusma a renforcé lundi sa présence dans le centre du Mali.
Des attaques séparées contre des civils, perpétrées dans le centre du Mali par de présumés terroristes, ont fait huit morts au cours du dernier week-end, a indiqué hier une source sécuritaire. Des hommes armés non identifiés ont attaqué dimanche les villages de Pêdê et d'Anana (commune de Dioungani, dans le cercle de Koro, au centre du Mali), faisant deux morts et un blessé, ont précisé les mêmes sources. Toujours au centre, le chef du village de Hombori (cercle de Douentza, région de Mopti) a été assassiné ce week-end par des hommes armés.
Au même moment, Moussa Dembélé, 3e adjoint au maire d'Ouenkoro (cercle de Bankass, au centre du Mali), a été enlevé par des présumés terroristes. Dans le cercle de Macina (région de Ségou), des hommes armés ont attaqué le hameau Noumoudaga du village de Soumini. Cinq personnes ont été tuées et neuf autres blessées. Selon des témoins sur place, les assaillants au nombre d'une dizaine étaient venus à bord d'un pick-up.
Devant la situation alarmante que connaît cette région depuis plusieurs mois à travers une escalade des attaques terroristes et des violences intercommunautaires, la Minusma a inauguré lundi un nouveau "secteur centre", dans le but de "mieux protéger les civils". "Aujourd'hui, j'ai remis le drapeau de l'ONU au nouveau secteur centre. Cela symbolise le transfert de pouvoirs au quatrième secteur de la force de la Minusma, qui couvrira la région de Mopti. C'est une partie importante de l'augmentation de nos efforts dans le centre", a déclaré sur twitter le commandant de la force de la Minusma, le lieutenant-général Dennis Gyllensporre. La création de ce secteur de la Minusma, initialement implantée dans le nord du pays, "permettra une meilleure coordination" avec les forces armées maliennes pour "mieux protéger les civils et favoriser le retour de l'autorité de l'Etat et de l'Etat de droit dans la région", a commenté la Minusma, également sur twitter.
Les violences qui déchirent cette région depuis quatre ans ont culminé avec le massacre, le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Depuis lors, les tueries ont continué, avec la mort de 35 Dogons à Sobane Da, le 9 juin, ou encore de 41 Dogons à Gangafani et Yoro, le 17 juin. Pour cette région, la Minusma a développé un "plan d'urgence" baptisé Oryx, dont la "première priorité" est de "multiplier les patrouilles dans les zones sensibles pour que la présence soit visible, qu'elle rassure, qu'elle dissuade et qu'elle anticipe", a expliqué le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, sur le site internet de l'ONU. Ce plan vise également à aider les autorités maliennes à "combattre l'impunité", à "aider les populations meurtries dont les villages et les greniers ont été brûlés", en permettant aux agences humanitaires d'"intervenir pour subvenir aux besoins immédiats mais aussi pour donner des semences".

Merzak T./Agences


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