Algérie

La minorité musulmane des Rohingyas victime d'une "campagne de nettoyage ethnique" (HRW) Birmanie


La Birmanie a entrepris une "campagne de nettoyage ethnique" contre la minorité musulmane des Rohingyas, a indiqué lundi l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), évoquant des preuves de charniers et de déplacements forcés.
Quelque 800.000 Rohingyas, privés de nationalité par l'ancienne junte birmane, vivent confinés dans l'Etat Rakhine, dans l'ouest du pays, où deux vagues de violences de l'ethnie rakhine (bouddhiste) contre les musulmans ont fait au moins 180 morts en 2012 selon les chiffres officiels.
Les Rohingyas, considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutés de la planète, ont été victimes de "crimes contre l'Humanité", notamment meurtres et déportation, selon le rapport de HRW intitulé "Tout ce que vous pouvez faire est prier".
"Des responsables birmans, des leaders communautaires et des moines bouddhistes ont organisé et encouragé" les attaques des Rakhines contre les villages musulmans en octobre, avec le "soutien des forces de sécurité", a-t-il ajouté.
"Le gouvernement birman s'est engagé dans une campagne de nettoyage ethnique contre les Rohingyas qui se poursuit aujourd'hui à travers le refus de l'aide et les restrictions de mouvement", a insisté Phil Robertson, directeur adjoint pour l'Asie de l'organisation.
Si le terme de nettoyage ethnique n'a pas de définition juridique formelle, note l'organisation, il décrit généralement la politique d'un groupe ethnique ou religieux destinée à vider un territoire de la présence d'un autre groupe par des méthodes violentes et inspirant la terreur.
Plus de 125.000 personnes, en grande majorité des Rohingyas, ont été déplacées par les violences de l'an dernier et vivent toujours dans des camps de fortune. Ils sont privés d'accès à l'aide humanitaire et ne peuvent rentrer chez eux, a dénoncé HRW.
Le rapport, basé sur plus de cent interviews, évoque également des preuves de l'existence d'au moins quatre charniers, accusant les forces de sécurité d'avoir voulu cacher des preuves de crimes.
Ainsi, en juin 2012, un camion du gouvernement aurait déversé 18 cadavres près d'un camp de déplacés rohingyas, dans le but de leur faire peur pour qu'ils partent définitivement, selon HRW.
Des milliers de Rohingyas, considérés comme des immigrés illégaux par nombre de Birmans qui ne cachent pas une franche hostilité à leur égard, ont pris la mer depuis juin dernier pour fuir les violences, principalement à destination de la Malaisie.
D'autres musulmans ont été visés en mars dans le centre du pays par des violences qui ont fait 43 morts.
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