Algérie

La ministre française de l’Intérieur en visite à Alger


Paris veut s’assurer «la sécurité des Français» On attendait à Alger la visite de Bernard Kouchner, annulée officiellement pour «des raisons de calendrier», et c’est finalement Michèle Alliot-Marie qui est arrivée, hier, à Alger pour une visite de deux jours, placée quasi exclusivement sous les auspices de la coopération sécuritaire entre Alger et Paris. C’est ce qui transparaît d’ailleurs assez nettement dans les déclarations de la ministre française à son arrivée à l’aéroport d’Alger où elle a été accueillie par Noureddine Yazid Zerhouni devant qui elle a exprimé son souhait pour une meilleure protection des citoyens des deux pays. «Je souhaite que nous puissions développer au mieux la coopération algéro-française dans un certain nombre de secteurs pour nous permettre, en bénéficiant de l’expérience des uns et des autres, d’assurer, le mieux possible, la protection de nos citoyens contre tous les risques qui peuvent les menacer», a-t-elle souligné. En parlant de risque, Mme Alliot-Marie a précisé qu’il s’agit en particulier du «risque du terrorisme, du risque de la criminalité, la grande criminalité, et également des risques qui résultent des catastrophes naturelles». D’où d’ailleurs son plaidoyer pour une coopération internationale en vue de lutter contre le risque terroriste. «Le terrorisme comme d’ailleurs la grande criminalité dépassent aujourd’hui très largement nos frontières. Ces domaines de la sécurité intérieure et de la sécurité extérieure se rejoignent. Ainsi, il est indispensable de pouvoir travailler à l’échelle internationale, c’est-à-dire avec plusieurs pays pour pouvoir lutter contre le risque terroriste», dira-t-elle. Une telle entreprise suppose, selon la ministre française de l’Intérieur, la mise en commun des efforts dans le cadre «des ensembles pour pouvoir y arriver», citant en exemple ce qu’est en train de faire l’Europe en s’organisant en conséquence. Et c’est à ce titre qu’elle a exprimé le vœu d’«avoir le maximum de partenaires dans cette entreprise», précisant préférer «les pays avec lesquels la France a des liens de confiance plus étroits». L’Algérie, sous-entendue. «C’est sur la base de ces rapports bilatéraux que nous pouvons développer une coopération qui peut ensuite s’élargir avec l’ensemble des autres pays», a-t-elle encore ajouté. La ministre française de l’Intérieur a plusieurs rendez-vous à son agenda. Outre des rencontres avec Yazid Zerhouni, où il sera aussi question d’émigration clandestine au sujet de laquelle elle a souligné la nécessité de «faire comprendre aux jeunes que leur avenir est à construire dans leur pays», elle aura également des entretiens avec Ghlamallah, le ministre des Affaires religieuses. Il va sans dire que la campagne médiatique orchestrée par les milieux islamistes autour d’un pseudo danger d’évangélisation de l’Algérie sera au menu. C’est d’autant plus vraisemblable que des représentants du culte chrétien en Algérie ont eu à se plaindre des restrictions dont ils sont l’objet de la part des autorités algériennes, alors même que notre constitution consacre la liberté de conscience et celle du culte. Mme Alliot-Marie doit aussi rencontrer le président Bouteflika. Le projet de l’Union pour la Méditerranée, cher à Nicolas Sarkozy, sera à coup sûr sur la table. Surtout que, du côté d’Alger, on reste assez dubitatif sur ce grand œuvre qui pose pour le moment plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. La ministre française de l’Intérieur achèvera sa visite par une escale à Tlemcen où elle doit assister à une démonstration de la police sur la lutte contre le crime transfrontalier. H. Senouci
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