Algérie

La ministre déléguée à la Réforme financière s’explique



Pourquoi la suspension de l’opération de privatisation du CPA La ministre déléguée à la Réforme financière, Fatiha Mentouri, a souligné hier que la crise financière aux Etats-Unis, appelée Sub primes, a été le seul motif qui a conduit l’Etat algérien à suspendre l’opération de privatisation du CPA. La ministre déléguée expliquera, lors d’une conférence de presse animée au siège du ministère des Finances, que la crise du marché hypothécaire qui a éclaté au mois d’août dernier, sorte de mini séisme, aux USA, avec des pertes estimées entre 400 et 500 milliards de dollars, a eu notamment un impact sur deux principales banques pré-qualifiées pour la privatisation du CPA. Il s’agit de la City bank, la plus exposée parmi toutes et qui est depuis sans direction, accusant quelque 5 à 7 milliards de dollars de pertes. Cela l’a amenée, à son corps défendant, à annoncer son retrait de l’opération le 21 novembre dernier pour engager un processus de restructuration de son management au plus haut niveau. Ce qui ne lui permet pas, d’après elle, de prendre de décision stratégique et engageante à long terme. La deuxième banque est française, en l’occurrence Crédit Agricole, qui a exprimé le 23 novembre, soit à trois jours de l’ouverture des offres techniques, le souhait de voir reporter la date de présentation des offres. Cela arrive après le retrait de la banque espagnole, Santander, en mai dernier, engagée dans une vaste opération de rachat d’une grande banque européenne et qui a dû renoncer à l’acquisition du CPA, tout en déclarant que son intérêt pour le marché financier algérien demeurait entier. Dès lors, le nombre de soumissionnaires potentiels se trouve réduit à trois banques. Ce qui altère, souligne Mme Mentouri, le jeu de la concurrence. «L’Etat a le devoir de veiller sur les institutions et il n’est pas question de vendre la banque CPA ou une autre, à savoir la BDL, à un prix qui n’est pas son véritable prix sur le marché», dira la ministre. En tous les cas, la ministre en charge de la Réforme financière est catégorique: «Face à ces turbulences du marché financier à l’origine de grandes incidences sur les banques pré-qualifiées, on ne peut fixer une échéance. On reste dans l’expectative». Selon elle, même le G8 et le Portugal qui assure la présidence tournante de l’UE n’ont pas encore mesuré les conséquences de cette crise planétaire. Selon elle, le président de la Banque centrale américaine, la FED, a soutenu que les choses ne vont pas s’améliorer de sitôt et que les risques s’intensifient de jour en jour. Par ailleurs, l’adjointe de Karim Djoudi estime qu’on avance aujourd’hui dans le brouillard. «C’est pour cette raison que nous optons pour une prudence mesurée, en prenant le temps de l’observation et de rouvrir le dossier au moment opportun», dira la ministre déléguée en affirmant qu’il n’est pas question d’engager un autre processus pour la privatisation de la banque CPA, en la proposant à de nouveaux offreurs. «En attendant, conclut-elle, la réunion de meilleures conditions de visibilité, notamment sur les marchés financiers, permettant l’élargissement de la base des investisseurs potentiels à même d’assurer la réalisation des objectifs assignés à cette opération.»


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