Algérie

LA MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE EN VISITE à BOUMERDÈS



LA MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE EN VISITE à BOUMERDÈS
La ministre de l'Education nationale ne le dit pas mais il est aisé de comprendre à travers les non-dits de sa réponse à notre question que la prise en charge de l'enseignement de la langue amazighe est tributaire d'engagement politique, par conséquent de celui de la plus haute autorité du pays.Partant d'une réalité locale faisant de la wilaya de Boumerdès, une wilaya pilote pour l'enseignement de cette langue – qui a été introduit au milieu des années 1990 après le fameux accord entre les pouvoirs publics et le MCB —, en 2015, seuls 7 946 élèves (des 3 paliers) sur les 208 912 élèves que compte la wilaya suivent les cours de cette langue. Ils ne représentent que 3,80% de la population scolarisée et ils sont cantonnés dans quelques communes montagneuses de l'Est de ce département. N'est-ce pas un échec de ce programme ou l'aspect réel d'un discours politique à deux vitesses des pouvoirs publics ' C'est la question que nous avions adressée à Nouria Benghebrit Remaoun, à l'issue de sa visite hier dans la wilaya de Boumerdès.«Nous n'allons pas obliger les parents à envoyer leurs enfants au niveau des cours de l'enseignement de tamazight. Le problème existant, c'est toute l'approche de la sensibilisation de tout le monde aussi bien des associations des parents d'élèves que du Haut-Commissariat à l'amazighité et bien évidemment des responsables à l'échelon local. Vous savez, en ce qui concerne l'enseignement de tamazight, il y a une volonté de le généraliser. Mais pour l'instant, le travail à fournir ensemble c'est de pouvoir sensibiliser pour qu'il y ait un nombre beaucoup plus important d'élèves à scolariser. Pour notre part, nous répondons à toutes les demandes. Une vingt et unième wilaya vient de nous informer au sujet de l'ouverture des classes. Nous avons répondu oui. Nous sommes passés de 11 wilayas à 21. Nous pensons pour notre part que nos nombreux appels ont porté leurs fruits.»En clair, cette langue sera prise en charge par l'Education nationale avec des moyens adéquats quand elle sera obligatoire.Glissement budgétaire vers le primaire pour améliorer la qualitéDans sa stratégie, la ministre de l'Education revient aux fondamentaux à savoir la priorisation du cycle du primaire qu'elle estime essentielle pour donner des compétences de base aux élèves afin qu'ils puissent acquérir les connaissances. A son arrivée dans la wilaya après avoir écouté l'exposé de Sonia Gaïd sur le programme en cours dans la wilaya de Boumerdès, Madame Benghebrit avait dit : «Nous avons dogmatisé le bac et la terminale au détriment du primaire jusqu'à perdre notre crédibilité.»Notre seconde question avait, justement, trait à cet aspect. En clair, il y a comme un disfonctionnement entre la marginalisation de l'école primaire où l'élève passe 6 années et le souci majeur des parents d'élèves quant à l'inscription de leurs enfants. Voici sa réponse : «Premier élément, lorsque vous êtes dans l'obligation d'assurer la scolarisation obligatoire des enfants de 6 ans alors que notre population est porteuse de nouveaux besoins, ce n'est pas facile. Ces besoins sont un indicateur majeur des progrès majeurs auxquels l'Etat est arrivé. La demande de l'élargissement du préscolaire pas seulement à 5 ans, aujourd'hui, il y a en effet des parents qui veulent que leurs enfants soient scolarisés à l'âge de 4 ans. Second élément comme vous le voyez aujourd'hui, plus personne ne supporte une surcharge des classes de plus de 30 élèves. Troisième élément, il y l'introduction des cantines scolaires. Il y a une évolution des besoins sociaux au niveau de la population. Ce n'est pas un point négatif. Cependant, aujourd'hui nous devons établir des priorités. Et la priorité du secteur, c'est d'assurer au niveau de l'enseignement obligatoire toutes les conditions qui sont nécessaires. Pour cela, il va y avoir un glissement au niveau de la répartition des budgets mais également de leur usage. C'est pour cela que nous disons que sans un cycle primaire obligatoire qui puisse donner les compétences de base à nos enfants, nous allons vers l'échec.» En fait, n'est-ce pas l'émancipation citoyenne contre la politisation de l'école ' «Vous pouvez le comprendre ainsi», conclura-t-elle.




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