Le ministère parle de 18% des établissements primaires et moyens en situation de surcharge scolaire.Une cinquantaine d'élèves par classe ou encore trois élèves par table : des réalités vécues dans les écoles algériennes depuis des décennies. Malgré l'effort de renforcement du nombre de structures éducatives, le problème de la surcharge des classes n'a jamais été réglé. Questionnée à ce sujet, jeudi, lors d'une séance plénière à l'APN, Mme Benghebrit avoue cette lacune. "En dépit des programmes mis en place par le secteur dans le cadre de sa vision prospective, le nombre des établissements scolaires reste faible notamment dans le cycle primaire", a-t-elle précisé. Mme Benghebrit livre même des chiffres. Selon la ministre de l'Education nationale, "3 127 écoles primaires et 1 023 collèges sont concernés par la surcharge des classes". Mme Benghebrit annonce un taux global de surcharge des classes dépassant les 18%. Mais ces chiffres concernent les cycles primaire et moyen uniquement. S'agissant de l'enseignement secondaire, la ministre a indiqué qu'elle ne disposait pas de statistiques.Pour expliquer la surcharge des classes, le ministère de l'Education nationale a longtemps pointé du doigt le non-respect, par les parents d'élèves, de la carte scolaire (la répartition géographique des élèves, ndlr). Cette fois-ci, Mme Benghebrit invoque les conséquences des récentes opérations de relogement. "Le problème doit être traité en prenant en compte des facteurs tels que les conditions exceptionnelles que connaissent les établissements scolaires dans certains nouveaux quartiers concernés par les opérations de relogement", a-t-elle affirmé. Tout en appelant les parents d'élèves à faire preuve de "compréhension", la ministre promet qu'"à partir de l'année prochaine, nous essayerons d'élaborer un calendrier en collaboration avec les autres secteurs".L'autre problème, non moins important, évoqué lors de cette séance de questions orales à l'APN, est celui de la déperdition scolaire. Selon les statistiques du ministère de l'Education nationale, ce phénomène touche davantage les garçons. Malgré un taux de scolarisation égal pour les deux sexes (98%), le ministère relève une forte tendance à la déperdition scolaire chez les garçons dans les cycles moyen et secondaire. "Le taux de déperdition scolaire chez les garçons, durant l'année scolaire 2013-2014, est de 1,67% au cycle primaire contre 1,43% chez les filles, tandis qu'il est de 11,86% au cycle moyen contre 7,22% chez les filles scolarisées", a indiqué la ministre. Une constatation qui avait été faite lors de l'annonce des résultats du bac 2014 où il était apparu que "70% des élèves qui ont obtenu leur bac sont des filles".Pour la ministre, cet état de fait s'explique non pas par le nombre de filles mais par la déperdition scolaire pour les garçons dans les cycles primaire et moyen. "Le plus juste est de dire que l'avancement des filles dans leur scolarité fait la différence au cycle secondaire, non pas que leur nombre soit supérieur à celui des garçons, mais la principale raison demeure la déperdition scolaire qui touche les garçons aux cycles primaire et moyen", a estimé Mme Benghebrit. Les raisons de ces différences entre filles et garçons sont, selon la ministre, que "la réussite constitue pour les filles le seul moyen de s'affirmer au plan social, ces dernières passent beaucoup plus de temps à la maison et sont par conséquent plus disponibles pour apprendre leurs leçons et faire leurs devoirs".Ainsi, Mme Benghebrit annonce que "le secteur de l'Education médite sur les solutions qui sont à même d'inciter les garçons à prendre leurs études plus au sérieux". Elle appelle, en outre, les parents d'élèves à être "plus attentifs et plus à l'écoute de leurs enfants en particulier durant la période de l'adolescence et à s'organiser en comités pour réfléchir aux possibilités de création d'espaces où leurs enfants peuvent se rencontrer et étudier". Mais les problèmes de la vie scolaire sont imbriqués.La déperdition scolaire peut également être la conséquence d'une mauvaise prise en charge de l'élève par le corps enseignant. Des enseignants qui dénoncent depuis des années la surcharge des classes dont ils ont la responsabilité. Dans sa réponse à la question de la surpopulation des établissements scolaires, la ministre omet de préciser le seuil à partir duquel une classe est considérée "surchargée". La norme internationale en la matière tourne autour de 20 à 25 élèves par classe. Si l'on se base sur ce chiffre, le pourcentage des établissements surchargés devrait sans doute être fortement revu à la hausse.A. H.
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Posté Le : 06/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amina Hadjiat
Source : www.liberte-algerie.com