Algérie

La Mexicaine Anabel Hernández lauréate



La Mexicaine Anabel Hernández lauréate
Anabel Hernàndez, qui a travaillé pour divers quotidiens nationaux, dont Reforma, Milenio, El Universal et son supplément d'investigation La Revista (maintenant Eme-Equis), contribue actuellement au site d'information en ligne Reporte Indigo. Son dernier livre, Los Señores del Narco / The Drug Traffickers (2010), décrit en détail les complicités entre le crime organisé et les plus hautes autorités, des représentants du gouvernement aux officiers de police, aux responsables militaires ainsi qu'aux milieux économiques et financiers. Elle a reçu de nombreuses menaces de mort après la publication de son livre. Lors de la remise du prix, le conseil d'administration de la WAN-IFRA en réunion à  Dubaï a souligné : «Le Mexique est l'un des pays du monde les plus dangereux pour les journalistes où la violence et l'impunité continuent d'être des problèmes majeurs en termes de liberté de la presse. En décernant ce prix à  Anabel Hernàndez, la WAN-IFRA récompense la fermeté dont elle a fait preuve au péril de sa vie à  l'égard des cartels de la drogue. Son exemple contribue au développement d'un journalisme d'investigation de qualité et sans restriction dans la région.» «Le prix est aussi un signal clair lancé au gouvernement mexicain lui montrant qu'il est de son devoir de créer un environnement dans lequel les citoyens peuvent exercer leur droit à  la liberté d'expression sans craindre des violences. Il est clair que les autorités doivent redoubler d'effort pour protéger les journalistes et mettre fin à  l'impunité dont jouissent ceux qui croient museler la liberté de la presse en assassinant des journalistes.» Dans une interview qu'elle a accordée en 2011 à  Quien TV, Anabel Hernàndez a expliqué que l'enlèvement et l'assassinat de son père dans la ville de Mexico en décembre 2000 l'avaient incitée à  se tourner vers le journalisme d'investigation. Les enquêteurs de police ont prévenu la famille qu'ils n'acceptaient d'enquêter sur le crime que moyennant finance.
«Le silence nourrit la corruption», a-t-elle affirmé. «Si les journalistes de ma génération se taisent et cessent de faire leur travail par peur ou complicité, les journalistes qui leur succèderont seront condamnés à  s'agenouiller devant cette corruption. J'espère que je resterai en vie… et ne le verrai jamais.» La montée en puissance des cartels de la drogue mexicains et la guerre qui en a résulté ont plongé le Mexique dans l'une des périodes les plus sombres de son histoire contemporaine marquée par une vague de violence qui a coûté la vie à  plus de 50 000 personnes en seulement cinq ans. Les répercussions sur les médias ont été tout aussi ravageuses : au moins 30 professionnels des médias ont été assassinés depuis le début de l'offensive du gouvernement. Un black-out de l'information touche plusieurs régions au nord du pays, car les cartels de la drogue – l'autorité de facto en de nombreux endroits – hésitent rarement lorsqu'il s'agit de réduire les journalistes d'investigation au silence physiquement.


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