Algérie

La mésaventure d'un octogénaire : Un étrange fait divers



La mésaventure d'un octogénaire : Un étrange fait divers
Cette petite négligence aura pour lourde conséquence l'ordonnance d'un mandat d'arrêt en 1994. Pour un chèque au montant insignifiant datant de 1984, non parvenu à son destinataire pour des raisons inconnues, le retraité de la DNC est rattrapé par le temps. B. Mostefa a reçu ce 2 novembre une convocation du commissariat de Bordj El Kiffan pour affaire le concernant. Il se dit que « c'est sûrement pour une invitation tardive aux festivités du 1er Novembre ». Très connu dans sa commune, cet ancien officier supérieur de l'ANP, octogénaire, invalide suite aux années de bons et loyaux services, était loin d'imaginer qu'il allait vivre des moments pénibles pour son âge et sa fierté personnelle. Sans le savoir, il était sous le coup de poursuites judiciaires ces quinze dernières années. Pourtant, à maintes reprises, il a été contrôlé par les services de police à l'occasion de voyages à l'étranger sans jamais avoir été inquiété. L'histoire commence en 1984. Il était gestionnaire de la DNC. A ce titre, il a signé un chèque à l'ordre d'un partenaire de cette société.Mais on ne sait par quel concours de circonstances le chèque a traîné dans les services durant de nombreuses années, sans parvenir au service bénéficiaire. Dix ans après, en 1994, la DNC subit la liquidation. L'intéressé est à la retraite depuis dix ans. C'est alors que ce chèque, d'un montant modique de 19 000 DA, devient un objet de litige. Il est transmis au contentieux. Le signataire B. M., qui n'est pourtant pas SDF, ne sera pas convoqué au tribunal. Cette petite négligence aura pour lourde conséquence l'ordonnance d'un mandat d'arrêt en 1994. Mais la décision , qui n'est pas exécutée, tombe dans l'oubli. Le dossier aurait été classé suite à une confusion de nom avec un homonyme décédé. La parenthèse ne dure que quinze ans. Mais la loi prévoit aussi la prescription. Ce 3 novembre, Si Mostefa se trouve face à un officier de police pour une audition dans le cadre d'une poursuite pénale périmée aux enjeux dérisoires.Il est conduit dans une cellule jusqu'à une heure tardive et transféré au commissariat central de Blida où il ne sera déféré au Parquet que le lendemain. Le prévenu, qui cumule les mauvais concours de circonstances, n'a pas pu être déféré devant le procureur de la République durant les heures d'ouverture pour cause d'un manque de véhicule de service. Privé de son traitement, il subit un pic hypertensif associé à une hypoglycémie durant sa garde à vue. Sa fille, médecin, a pu lui prodiguer des soins avec l'aimable complicité de l'officier de service.La leçon que Si Mostefa tire de cette douloureuse expérience se résume à des conseils pratiques : « Qui que vous soyez, si vous êtes convoqué pour ''affaire vous concernant'', souvenez-vous si dans votre passé vous avez été gestionnaire d'une de ces multiples sociétés disparues. Si c'est le cas, munissez-vous d'un nécessaire de couchage, de votre traitement, de quoi boire et manger, et de beaucoup de mouchoirs pour pleurer sur les déviations d'une justice à la mémoire d'éléphant quand il s'agit d'affaires dérisoires, mais tellement indulgente pour le reste. »


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