La méritocratie gagnante

La victoire de Zinédine Zidane hier soir de sa troisième ligue des champions d'Europe d'affilée en tant qu'entraîneur est avant tout le résultat d'un travail acharné. Le parcours du coach des merengues en est la meilleure illustration. Aussi super star du football mondial qu'il a été (champion du monde 1998, ballon d'or 1998, détenteur de la ligue des champions en 2002, et bien d'autres titres) Zinédine Zidane a néanmoins opté pour la méritocratie. Au lieu de se contenter, après sa retraite, il y a douze ans, en 2006, de montrer à chaque fois ses distinctions, le français a opté pour le...travail. Il ne s'est pas endormi sur ses lauriers et a choisi de se former. Humble et persévérant, Zizou a voulu gagner d'autres titres encore, cette fois sur les bancs de l'école. Sa quête des diplômes a commencé en 201 . Il s'inscrit au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges (centre-ouest de la France). Au bout de trois ans il obtint statut de manageur général de club sportif . Entre temps, il avait eu le brevet d'Etat d'éducateur sportif , 1er degré (BE1) puis le diplôme d'entraîneur de football (DEF). En mai 2015, il s'adjuge un autre diplôme, celui d'entraîneur UEFA et du coup une licence professionnelle européenne. Entre-temps il s'était « contenté » du statut d'entraîneur des réservistes du Réal de Madrid, ou d'être l'adjoint de Carlo Ancelloti dans l'équipe première (2013-2014). Tout un cheminement. Le terrain et la stratégie, ont été les socles sur lesquels il s'appuiera pour devenir ce qu'il est. A la tête de l'équipe A du Réal depuis janvier 2016, Zizou a quasiment tout gagné (il lui manque la coupe du Roi). Des sacres bien mérités. ce qui s'est passé hier à Kiev est venu renforcer encore plus sa légende. Au moins deux faits de la finale d'hier gagnée devant les anglais de Liverpool viennent lui confirmer sa stature d'excellent coach.Tout au long de la saison, et malgré les innombrables critiques, Zidane a insisté à titulariser Benzema. Ce dernier lui a donné raison. le meilleur buteur français de la ligue des Champions n'a pas raté son rendez-vous avec l'Histoire. En plus d'une prestation de premier ordre, Benzema a marqué le premier but madrilène de la soirée.
L'autre touche de Zizou est son coaching en cours de match (la marque des grands entraîneurs). Le remplacement qu'il a effectué à la 61'. Entré en jeu en remplacement de Isco (loin de sa forme habituelle), Gareth Bale marquait un but d'anthologie, en ajoutait un autre et offrait la 13e couronne (C1) au Réal.
Revenir sur la formation de Zidane l'entraîneur c'est avant tout pour mettre en exergue l'importance de la méritocratie. Il s'est préparé pour arriver à ce niveau, et cela par des formations ponctuées par des diplômes. Il était un exemple en tant que joueur, maintenant il est devenu une véritable icône dans le monde des entraîneurs. Le tout avec une modestie et c'est important de le souligner, Comment ne pas faire le parallèle avec l'Algérie et se rappeler la rocambolesque histoire du CV de Rabah Madjer. Le sélectionneur national a un diplôme d'entraîneur délivré par la FAF, un autre par le ministère de la Jeunesse et des Sports et une attestation délivrée à l'issue d'une session de formation à Clairefontaine (France) qui n'aura duré qu'une semaine. Le tout "enjoliver" par l'arrogance!
Zidane, en évoquant sa formation (c'était en octobre 2014), avait lancé: "J'ai toujours essayé de faire les choses dans les règles". Et que retenir des nombreuses boutades Madjer! N'est ce pas lui qui avait affirmé "mon histoire en tant que footballeur est le plus grand diplôme"!
L'absence de repères, et la piètre qualité de ceux passibles d'en être, sont de véritables dangers pour les jeunes algériens. Et ça ne concerne pas uniquement le football. Il s'agit du destin d'un pays.
Salim KOUDIL
@SalimKoudil