La mère du petit Mohamed remise en liberté

La mère du garçon de deux ans et demi, trouvé seul à Marseille il y a deux semaines, a été remise en liberté en fin de journée de mercredi après avoir été placée en garde à vue, tout comme deux autres personnes. Elle a été entendue pour « aide au séjour irrégulier ».

Toutefois, des sources proches de l'enquête indiquent que les enquêteurs n'ont pu déterminer, avec certitude, si elle savait que la nourrice occasionnelle du petit Mohamed, qui l'aurait perdu et n'aurait pas osé se présenter aux autorités, était en situation irrégulière.

La nourrice, activement recherchée, demeure toujours introuvable. Selon le procureur de la République, Jacques Dallest, « soit elle se dissimule encore à Marseille, soit elle se cache ailleurs en France, soit elle est partie à l'étranger ».

Les enquêteurs souhaitent notamment l'interroger pour savoir dans quelles circonstances le petit Mohamed a échappé à sa surveillance et s'est retrouvé seul dans la rue. Mais aussi pourquoi elle ne s'est pas manifestée pour le réclamer lorsqu'il a été confié à la police et qu'un appel à témoins a été lancé. En même temps que la mère de l'enfant, un homme, qui s'apprêtait à se marier avec cette nourrice, et une femme, qui se présentait comme sa mère mais qui serait en réalité sa demi-soeur, ont été remis en liberté. Mercredi, le procureur de la République a indiqué que la mère de Mohamed a confié son fils à cette amie moyennant finances. M. Jacques Dallest a souligné que cette somme d'argent, soit 500 euros, versée au départ et à laquelle devaient s'ajouter 200 euros au retour, pourrait être constitutive d'une aide au séjour irrégulier de cette « nounou ». Toujours dans le cadre de cette enquête et pour les mêmes raisons, le concubin de la « nounou » a été lui aussi placé en garde à vue.

Lors d'une conférence de presse animée le même jour, le procureur de la République a indiqué que la jeune femme, de nationalité algérienne, qui a été auditionnée par la police peu après son arrivée à l'aéroport de Marignane, a raconté être partie en Algérie le 9 juillet au chevet de sa mère malade. Elle a affirmé ne pas avoir emmené le petit Mohamed avec elle en raison d'un problème de passeport, précisant avoir confié l'enfant à une amie en lui donnant 500 euros, de la nourriture et des vêtements. « Elle devait lui verser 200 euros supplémentaires à son retour prévu le 25 août », a souligné le procureur ajoutant « qu'il y a une possibilité que cette amie ne soit pas en règle sur le territoire français ce qui pourrait expliquer le fait qu'elle ne se soit pas présentée aux autorités après la découverte de l'enfant errant, seul, dans une cité du nord de Marseille ». La mère du petit Mohamed, qui est une résidente régulière en France, a soutenu avoir appelé à plusieurs reprises la « nounou » de son fils. Selon le témoignage d'une cousine rapporté par l'AFP, la mère avait appelé tous les jours pour prendre des nouvelles. « Le problème, c'est que la nounou lui a menti pendant 13 jours. Elle lui disait que le petit allait bien mais qu'il ne pouvait pas lui parler parce qu'il dormait ou qu'il était chez sa propre mère », a indiqué cette cousine. C'est elle qui a finalement permis de résoudre le mystère. Lisant par hasard le quotidien régional La Provence, dimanche, elle a reconnu le fils de sa cousine qu'elle a immédiatement alertée. Selon le procureur, la personne, ayant la charge de l'enfant, aurait alors avoué à la mère dimanche ou lundi avoir perdu le petit.