La mercuriale toujours en hausse

Hiver comme été, les prix des fruits, des légumes et de toutes autres denrées alimentaires ne cessent d'augmenter. Toutes les raisons sont évoquées pour justifier ces hausses. Intempéries, hausse des prix des matières premières à la Bourse et parfois des causes phytosanitaires. Quelles que soient les raisons, ce sont les citoyens qui trinquent les premiers. Dans les marchés c'est toujours la même rengaine : les clients se plaignent et les vendeurs se justifient. Les légumes et les fruits proposés à la vente sont rarement de qualité. C'est toujours de la marchandise rabougrie et piquée. Ce sont ces légumes et fruits qui sont proposés à la vente à des prix exorbitants parfois. C'est le cas notamment en cette période pour les haricots verts et les courgettes.«Allez faire un régime quand les haricots verts sont proposés à 300 dinars», s'insurge une dame rencontrée un vendredi au marché. Elle en achète pourtant une livre pour sa mère diabétique. Les courgettes sont aussi à un prix dépassant tout entendement : 280 DA le kilogramme. Le travail de la terre est très mal vu en Algérie. Dans la mémoire collective restent encore gravées les souffrances des parents et des grands-parents qui trimaient du matin au soir dans les fermes des colons. A l'indépendance de l'Algérie, un grand exode rural a eu lieu ; c'était à celui qui trouverait un emploi dans les rares usines qui existaient. Pour pallier la pénurie de la main-d'?uvre agricole, les autorités de l'époque avaient tenté de transformer les fermes que les colons avaient abandonnées en des domaines autogérés.Cette expérience ne fera pas long feu. Une autre forme de gestion est amorcée sous le règne de Houari Boumediene, il s'agissait, cette fois, de coopératives agricoles dont les résultats escomptés n'ont jamais été atteints. Ayant constaté les résultats désastreux de la révolution agraire, Chadli Bendjedid avait rendu à leurs propriétaires les terres que son prédécesseur avait nationalisées. Les terres domaniales seront données à des exploitants agricoles qui font des demandes en ce sens. Les terres sont exploitées de manière libérale par des bénéficiaires qui sont gagnants à tous les coups : quand la récolte est bonne ils engrangent des bénéfices et en cas de problèmes, ils peuvent toujours solliciter la générosité de l'Etat.