La mercuriale après les vertes et les pas mûres

Avec le retour au calme durant ce week-end après deux journées d'enfer à Oran, la vie a repris dès jeudi son cours normal. Hier, la ville était fonctionnelle dans tous ses secteurs. L'indicateur premier de cette reprise demeure le transport urbain, dont les opérateurs ont commencé certes timidement le jeudi matin, avant que toutes les lignes ne soient assurées régulièrement à partir de vendredi. Ceci au grand bonheur des usagers qui sont restés bloqués durant les journées de mardi et mercredi. Concernant le secteur commercial, l'activité a repris normalement et ceci était perceptible aux halles centrales d'Oran où les mandataires en place se sont approvisionnés normalement avec la venue des distributeurs-livreurs et autres producteurs habituels. En ce qui concerne les prix, rien n'est à signaler de particulier du fait qu'ils sont restés stables par rapport à ceux d'avant les émeutes. « Hormis la pomme de terre, dont le prix demeure fluctuant d'une semaine à une autre même si nous sommes en pleine saison de grande récolte, la mercuriale n'a pas subi de grands changements et si c'est le cas, les explications sont à chercher dans l'offre et la demande », a tenu à nous éclairer un mandataire. Un chauffeur de camion chargé de pommes de terre en provenance de la wilaya de Mostaganem a quant à lui indiqué que sa marchandise est depuis lundi soir sur son véhicule dans la mesure où il ne pouvait prendre aucun risque de l'acheminer sur Oran, en soulignant que plusieurs de ses collègues se sont rendus aujourd'hui à Oran. Du côté des détaillants venus s'approvisionner, tous étaient unanimes pour affirmer que les légumes et fruits n'ont pas manqué durant ces journées de violence et la fermeture des magasins n'était qu'une précaution. Même constat pour le marché de gros de produits alimentaires concentrés, notamment au boulevard Mascara, Sidi El-Hasni et Maraval où l'on pouvait remarquer dès les premières heures de la matinée d'hier plusieurs camions venant d'autres wilayas. Le seul produit qui a fait défaut mardi, mercredi et même jeudi, à savoir le lait en sachet, était disponible hier dans tous les magasins de la ville. Approchés, les distributeurs-livreurs ont donné les mêmes raisons que ceux spécialisés dans les fruits et légumes. Concernant les services notamment assurés par des organismes et institutions publics, notamment les bureaux de poste et les banques, entre autres. Un facteur rencontré, et assurant la distribution du courrier dans une rue prise d'assaut par les émeutiers, nous a indiqué que les deux jours de repos forcé lui ont valu un surplus de courrier qu'il faudrait distribuer dans de plus brefs délais étant donné que les dates de plusieurs convocations pouvaient être dépassées.