Algérie

“La mer devrait nous rapprocher”


Le projet d’Union pour la Méditerranée est un compromis entre l’initiative française
et le processus de Barcelone. Le président de la République a longuement évoqué le projet
dans un entretien accordé, hier, à l’APS.Contrairement à l’idée initiale, l’UPM préconise la participation de l'ensemble des pays membres de l'UE, et non plus seulement les pays riverains de la Méditerranée, prévoit une coprésidence et un secrétariat réduit, et charge la commission de lui soumettre un document précisant la configuration et l'architecture institutionnelle de ce qui est devenu le Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée, a indiqué le président Bouteflika. Évidemment, les pays arabes ont apporté, après consultation, leur contribution.
Le plus apporté réside dans la réalisation de projets concrets et l’installation d’institutions pour “donner un nouvel élan au partenariat”. Le projet prévoit également la mise en place d’un comité permanent conjoint. Les ambassadeurs à Bruxelles y siègeront avec pour mission de contrôler le secrétariat de l’union. Le secrétariat se voit ainsi délesté de toute prérogative politique et se limitera à “un mandat technique”. La mission politique sera dévolue exclusivement aux réunions des hauts fonctionnaires et aux ministres des Affaires étrangères.
Et le premier sommet de lancer symboliquement six projets en signe de volonté de réussir. Cependant, relève le président de la République, l’UE ne prévoit d’emblée aucun engagement financier à court terme. Ce qui “suscite, selon Bouteflika, des interrogations légitimes” sur la volonté de l’UE d’apporter une contribution à la mise à niveau des pays de la rive sud de la Méditerranée.
Même si l’UPM apporte une plus-value au processus de Barcelone, le Président a estimé qu’il s’agit d’une réédition de ce dernier avec une importance pour des projets concrets. Projets qui seront déjà en butte aux difficultés financières faute de disponibilité de ressources.
Le Président plaide pour la multiplication des projets sous-régionaux qui rassemblent un nombre restreint d’États membres. Ce qui est appelé “les projets à géométrie variable”. “C’est là le moyen le plus souple et le plus pratique pour donner un contenu concret à cette Union pour la Méditerranée qui mérite qu'une vision commune puisse, au cours des prochains mois, gagner en lisibilité et en cohérence globale, pour la rendre réellement porteuse d'ambitions légitimes”, a-t-il souligné.
Il a, par ailleurs, appelé les gouvernements de l’UE à accroître le volume des investissements directs afin de remédier à l’écart qui se creuse entre les deux rives de la Méditerranée. “C'est le meilleur des remparts contre la pauvreté, l'instabilité et l'extrémisme, autrement plus efficace que le renforcement des frontières et leur étanchéité”, a-t-il dit. Il a appelé à ne pas négliger l’aspect humain, considéré tout aussi important que le partenariat économique. “Notre mer devrait nous rapprocher”, a-t-il indiqué. Et d’inviter enfin à une réflexion pour “libérer cet espace que les marchandises parviennent à sillonner, tandis que les hommes restent sur le quai”. “Dans un monde où la marchandisation est reine, ayons l'audace de libérer les pas des hommes sur une terre en partage !” a-t-il conclu.
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