Algérie

La mer à boire


La pollution du port d?Alger suite aux flaques d?hydrocarbures apparues à la surface et dont l?origine reste encore inconnue au stade actuel de l?enquête ouverte par les services spécialisés selon des responsables de Sonatrach pose deux questions fondamentales. La première a trait à la sécurité des installations industrielles dans les sites stratégiques tels que les enceintes portuaires, les complexes industriels et énergétiques qui imposent une vigilance de tous les instants en termes de sécurité et de prévention contre les risques d?accident du fait de leur apport dans le développement économique national. La seconde est liée aux capacités nationales d?intervention rapide et efficace dans des situations de sinistre à l?image de celui que connaît le port d?Alger ou de plus grande ampleur. Un pays qui tire l?essentiel de ses richesses des ressources énergétiques, qui a investi des milliards de dollars dans des installations, fleurons de l?industrie algérienne comme le complexe d?Arzew ou de Skikda, se doit de disposer de moyens de prévention et de sécurité industrielle en rapport avec les ambitions du pays dans le domaine énergétique. Et parallèlement à cela, d?une stratégie claire en la matière qui évolue avec les développements technologiques qui nécessitent une mise à niveau constante des moyens et des connaissances pour une maîtrise toujours plus efficiente du risque. Est-il concevable que dans un pays grand producteur d?hydrocarbures comme l?Algérie on ne parvient pas, une semaine après le sinistre, à déterminer l?origine ? ne parlons pas des causes ! ? des fuites d?hydrocarbures qui affleurent à la surface du plan d?eau du port d?Alger ? Et pourtant, selon des déclarations de responsables en charge du secteur, l?accident est circonscrit dans un mouchoir de poche facilement repérable à l??il nu à la vue des flaques de pétrole qui jaillissent des regards du quai pollué ? On laisse penser qu?il pourrait s?agir d?une canalisation enfouie dans les profondeurs du port qui aurait cédé. Sans être spécialiste en sécurité industrielle, il y a lieu de se demander si, pour envoyer des plongeurs voir de plus près ce qu?il en est réellement des installations du port d?Alger suspectées d?être à l?origine des déversements des résidus de pétrole, c?est véritablement... la mer à boire. Au point où, une semaine après les rejets, on n?est pas encore fixé ni sur la nature du produit déversé, ni sur l?origine et encore moins sur les causes de l?accident. Les quelques bribes d?information ayant filtré sur cet accident qui aurait provoqué un scandale écologique et une crise gouvernementale ailleurs, laissent croire qu?il s?agit d?un incident mineur qui n?inspire aucune inquiétude. Comment peut-on être raisonnablement aussi formel quand on ne sait rien encore ni d?où proviennent les flaques noirâtres qui flottent à la surface du port d?Alger, ni sur la nature du produit ? En attendant de voir plus clair dans cette affaire, on se contente de jouer aux pompiers en s?efforçant d?aspirer les quantités d?hydrocarbures rejetées qui n?en finissent pas. On ne fait que traiter les effets au lieu d?agir, avec plus de célérité pour situer les causes du sinistre, pour une intervention mieux ciblée et donc plus efficiente.
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