La menace terroriste reste réelle

Les groupes terroristes tentent d'étendre leur influence à d'autres territoires jusque-là épargnés par leur barbarie, alors qu'ils sont quasiment vaincus dans leurs fiefs traditionnels, où ils s'adaptent toutefois aux nouvelles donnes pour survivre.Après 20 ans de souffrances, de pertes humaines indicibles causées à l'humanité et d'efforts internationaux inlassables pour en venir à bout, la menace terroriste reste réelle et même directe pour de nombreux Etats de la planète. Malgré la perte de nombreux leaders, Al Qaïda continue de sévir et de proliférer à travers ses affiliés dans le monde entier. C'est là le constat que fait l'ONU en soulignant la nécessité de "rester extrêmement vigilant". Lors d'une réunion tenue mardi soir, marquant le 20e anniversaire de la résolution 1373 (2001), deux hauts responsables onusiens ont prévenu le Conseil de sécurité qu'il fallait rester vigilant face à la menace terroriste malgré les revers infligés à Al-Qaïda et à l'autoproclamé Etat islamique (Daech) ces dernières années. "Au cours des deux dernières décennies, la menace du terrorisme a persisté, évolué et s'est répandue, causant des souffrances et des pertes humaines indicibles. Al-Qaïda a fait preuve de résilience malgré la perte de nombreux dirigeants", a déclaré Vladimir Voronkov, chef du bureau des Nations unies de la lutte contre le terrorisme. Daech "a été en mesure d'exploiter les médias sociaux pour mobiliser et recruter des adeptes dans le monde entier, créant un phénomène de combattant terroriste étranger d'une ampleur sans précédent", a-t-il ajouté, notant que les terroristes ont cherché à exploiter les perturbations résultant de la pandémie de Covid-19 et les reculs en matière de développement et de droits de l'homme.
Les terroristes s'adaptent également rapidement, exploitant le cyberespace et les nouvelles technologies, les liens avec le crime organisé, ainsi que les lacunes réglementaires, humaines et techniques, a-t-il estimé, notant que la crise de Covid-19 a amplifié ces tendances. Sa collègue Michèle Coninsx, directrice exécutive de la direction exécutive du comité des Nations unies contre le terrorisme (DECT), a souligné la menace que continue de représenter Daech. "Ces dernières années, des affiliés à l'EIIL (Etat islamique) sont apparus, notamment en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est, au Sahel, dans le bassin du lac Tchad et en Afrique australe et orientale", a-t-elle noté. Elle s'est aussi inquiétée de "la prolifération du terrorisme d'extrême droite (ou à motivation raciale et ethnique)". Le Conseil de sécurité des Nations unies, rappelle-t-on, a souligné dans une déclaration publiée par sa présidence à l'issue d'une réunion tenue mardi, marquant le 20e anniversaire de la résolution 1373 (2001), que "la menace terroriste persiste et qu'elle touche des Etats membres dans le monde entier". Le Conseil de sécurité réaffirme que les Etats membres doivent veiller à ce que toute mesure de lutte contre le terrorisme "soit conforme aux obligations que leur impose le droit international, en particulier le droit international des droits de l'homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire". Le Conseil de sécurité souligne qu'il faut s'attaquer aux facteurs de propagation du terrorisme, et estime qu'une approche globale visant à mettre en échec le terrorisme exige de mener une action multilatérale à l'échelle nationale, régionale et sous-régionale.

A. R.