La menace du vieux bâti

Chaque hiver, les grandes villes du pays enregistrent l'effondrement de vieilles bâtisses avec, dans la plupart des cas, des morts et des blessés. La consolidation de ces habitations ou leur démolition définitive constitue une autre priorité sur laquelle les autorités devraient se pencher, au vu du danger qu'elles représentent pour la vie des citoyens qui, il faut le dire, n'ont pas les moyens de se loger ailleurs. Dans la plupart des quartiers d'Alger, Oran, Constantine, comme dans d'autres wilayas, des milliers d'habitations sont classées à haut risque par les services du Contrôle technique de la construction (CTC), mais elles sont toujours occupées par des citoyens qui risquent de subir des dégâts à tout moment. «Les bulletins météo spéciaux (BMS) sont devenus un cauchemar pour nous. A plusieurs reprises nous passons la nuit dehors par peur. On ne comprend pas comment des occupants de bidonvilles sont relogés régulièrement, alors que ceux qui occupent des habitations menaçant ruine sont oubliés par les autorités. Les inondations de Bab El Oued et le séisme de 2003 ont aggravé la dégradation de ces bâtisses héritées de l'époque coloniale et qu'il faut carrément démolir. La mort nous guette à tout moment et nous attendons la fin de l'hiver avec impatience», déplorent des habitants de vieilles bâtisses à la rue Larbi Tebessi, à Belcourt (Alger). Ce cri de détresse est certainement partagé par des milliers d'autres citoyens qui attendent une solution définitive à leur problème.