Algérie

La mémoire du militant de la cause nationale Benali Boukortt honorée au CCA à Paris



La mémoire du militant de la cause nationale Benali Boukortt honorée au CCA à Paris
Une page d'histoire du mouvement nationaliste algérien a été explorée par des chercheurs à la faveur de l'hommage posthume rendu jeudi soir au Centre culturel algérien (CCA) à Paris au défunt militant Benali Boukortt, engagé très jeune dans le combat anticolonialiste.Son livre autobiographique "Le souffle du Dahra" la résistance algérienne de 1924 à 1962", publié à titre posthume par sa fille qui l'a présenté à cette occasion au CCA, a permis au public de découvrir la manière avec laquelle se sont constituées les premières formations politiques et le début des revendications nationalistes qui allaient constituer le terreau du déclenchement de la guerre de libération nationale contre l'occupation coloniale.Né en 1904 et décédé en 1983, le défunt qui milita, dans les jeunesses communistes puis au PCA, dont il fut le secrétaire général jusqu'en 1939, rapporte à travers son récit, des évènements inédits, ponctués de drames, de passions et de bouleversements, avec la lucidité d'un acteur direct du combat irréversible engagé contre la longue nuit coloniale faite de domination et de violence.A travers son livre, il a reconstitué, une large fresque de la lutte révolutionnaire à laquelle il a contribué directement depuis une période précoce de sa vie de militant, révolté déjà par le code de l'indigénat imposé par la France coloniale.Après sa rupture avec le PCA, Benali Boukort rejoignit le PPA dès 1944, où il collabora dans son organe clandestin " L'Action algérienne ". Il sera l'un des organisateurs actifs de l'UDMA et milita ensuite au MTLD jusqu'en 1954. Arrêté en 1957, libéré la même année il choisira l'exil jusqu'en 1962.Apportant des éclairages sur le parcours militant du défunt, le chercheur Abdelkader Benarab, professeur à l'université de la Sorbonne, qui a préfacé l'ouvrage du défunt a précisé que la misère grandissante qui sévissait en Algérie durant l'occupation coloniale avait jeté le jeune Benali sur les chemins de l'exil où il rencontra des syndicalistes et des militants de tous bords."C'est ainsi qu'il se forgea une âme de combattant à l'épreuve des menaces et des emprisonnements nombreux qu'il connut ", a-t-il dit.Le chercheur précisera aussi que fort de cette expérience, Benali rentra en Algérie où prit la direction du PCA mais ne tarda pas à prendre ses distance avec les communistes, en allant plus loin puisqu'il rompt avec ce parti, affirmant, "Mon devoir était de m'éloigner de ce partit algérien qui travaillait contre l'Algérie".Pour l'universitaire Abdelkader Benarab, ce type de témoignage contribue de toute évidence à l'écriture de l'histoire de la guerre de libération nationale dont une bonne partie "n'est malheureusement pas connue par le public, notamment les jeunes".L'importance des témoignages dans l'écriture de l'histoire" Sachant que nous n'avons pas un accès facile aux archives dont les plus importantes sont toujours fermées aux historiens et chercheurs, ces témoignages sont très importants pour apporter des éléments nouveaux à l'appréhension de notre histoire", a-t-il observé.Boualem Berdjeb, militant de la cause nationale, chercheur sur l'histoire de l'Algérie et ami du défunt, a de son côté estimé qu'il est "nécessaire aujourd'hui de mettre en actualité le parcours de ce militant qui a sacrifié une grande partie de sa vie au service du peuple algérien".Il a a ainsi appelé à "dévoiler les étapes historiques de la guerre de libération nationale et de l'occupation coloniale ", en encourageant les témoignages des acteurs encore vivants de cette période.Il a expliqué aussi avoir connu Benali en détention, et travaillé avec lui dans l'état- major du PPA, relevant que des militants de la trempe de Benali se sont battus pour démontrer que les Algériens "sont un peuple digne et fier qui se battait pour que sa souveraineté et son indépendance soient reconnues".Les enfants de Benali, Lila et Lies Boukortt, présents à cet hommage posthume, ont affirmé avec émotion avoir rarement eu le privilège de vivre de longues périodes avec leur père, du fait qu'il était souvent en détention en raison de son combat anticolonial.Et que même lorsqu'il était libéré pour de courtes périodes, il consacrait celles-ci à l'écriture et la réflexion pour contribuer à sortir le peuple auquel il appartenait du long tunnel de l'occupation coloniale, ont-ils témoigné.




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