Algérie

La meilleure stratégie



La meilleure stratégie
Il suffit de regarder une carte. Les Algériens sont concentrés sur une étroite bande côtière qui n'en peut plus. Le développement industriel, la densité élevée dans certaines régions, la pollution des mers et des espaces urbains cachent pourtant un autre aspect des menaces. Il pèse peut-être davantage sur l'environnement et l'équilibre des écosystèmes. Dans le reste d'un territoire immense, le désert avance imperturbablement. Le sable envahit inexorablement les terres. La préoccupation des pouvoirs publics et la volonté d'endiguer cette menace ne datent pas d'aujourd'hui. Il suffit de se rappeler l'épopée du barrage vert qui a, depuis quelque peu, marqué le pas. Confiée aux jeunes du service national, cette ceinture verte était conçue comme un rempart contre la désertification qui chaque année gagnait des espaces supplémentaires au détriment de l'agriculture. Des oasis à l'équilibre millénaire se retrouvèrent parfois menacées. Aux abords de villes comme Ksar El Boukhari ou Saïda, des dunes de sable ont fait leur apparition et la steppe a été gravement endommagée. Le phénomène de l'ensablement et de la fissuration des routes est une réalité dans toutes les wilayas du Sud où la circulation se révèle parfois dangereuse sur des voies de communication. Les opérations ponctuelles pour contrer la désertification n'ont jamais cessé. Les services des forêts mènent sans répit des opérations de reboisement et tentent de circonscrire l'ampleur des incendies. Plus de deux millions d'arbres ont été plantés à travers l'ensemble des régions militaires depuis le lancement, en novembre dernier, d'une campagne par le commandement de l'ANP. Mais est-ce suffisant ' La meilleure stratégie est ailleurs. Le développement des régions des hauts plateaux et du Sud, qui ont bénéficié de plans de développement ces dernières années, est la meilleure voie pour stopper l'avancée du désert. En créant des centres de vie, en favorisant l'essor de l'agriculture, la préservation des terres est au bout. Déjà certaines wilayas du Sud, comme El Oued et Biskra, sont devenues des terres de production agricole. La mise en valeur de celles-ci et leur extension contribuent à gagner des espaces sur les étendues sablonneuses. On ne mesure pas encore la portée d'un projet comme celui de l'alimentation en eau potable de Tamanrasset à partir de In Salah. Il ne s'agit pas seulement de satisfaire un besoin citoyen. La création de villes dans des lieux désertiques, en attirant des populations, des investisseurs, est susceptible de transformer des lieux de désolation en espace de vie. Et là où la vie s'installe, le désert recule, à tout le moins ses rigueurs et excès se retrouvent maîtrisés. Cette politique de revitalisation et de protection des espaces n'est pas seulement des actes dispersés de volontarisme. Elle s'adosse à des schémas d'aménagement du territoire dont un volet concerne la lutte contre la désertification dans les wilayas touchées par ce phénomène. La promotion d'une économie durable où le souci de développement ne fait pas fi des impératifs de protection de l'environnement est au c?ur de cette stratégie. En revalorisant les espaces sahariens sur les plans économique et touristique, l'Algérie s'engage sur la seule voie qui permet de faire du désert plutôt une source de revenus qu'un motif d'inquiétude.




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