Les bouleversements qu'ont connus les pays du "printemps arabes" ont engendré une "évolution incertaine" dans l'espace méditerranéen, a estimé mardi à Alger Pierre Razoux, directeur de l'Institut de recherches stratégiques de l'école militaire (Irsem) à Paris. "L'évolution incertaine de la situation dans les pays du Printemps arabe, la nouvelle vision américaine et l'absence d'une stratégie européenne commune vis à vis du bassin méditerranéen, représentent notamment des facteurs majeurs ayant engendré une nouvelle situation sécuritaire en Méditerranée", a indiqué l'expert du Proche et du Moyen Orient, lors d'une conférence, animée à l'Institut national des études stratégiques globales (Inesg).M. Razoux, a souligné, lors de cette conférence placée sous le thème "Vers une nouvelle Equation stratégique en Méditerranée" qu'en Libye, où les autorités de transition se montrent "incapables" de rétablir l'ordre et la sécurité, "le dialogue inter-libyen, est la seule solution pour régler la crise dans ce pays".Au sujet du dossier syrien, où la situation demeure "dramatique" notamment en raison de "l'expansion rapide" de l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech), le conférencier relève "une certaine lassitude de la communauté internationale à régler le conflit" ainsi qu'une "division du pays en deux camps: un gouvernement autoritaire de Bachar al-Assad, au pouvoir, et des groupes radicaux".En Egypte, l'analyste n'écarte pas un "scénario de nouvelles violences".En outre, le conférencier considère le cas tunisien, qui s'apprête à organiser des élections législatives le 26 octobre, comme "le laboratoire de la démocratisation dans le monde arabe grâce à sa nouvelle Constitution"."Si l'expérience démocratique marche en Tunisie, il y aura un impact sur le monde arabe", a-t-il soutenu.Autre facteur majeur du développement de la situation dans la région, le changement de la vision des Etats-Unis vis à vis du bassin méditerranéen.Le conférencier explique que" les Américains ne veulent pas se désengager du Moyen-Orient mais n'interviennent désormais que lorsque leurs intérêts vitaux sont touchés".M. Razoux regrette également l'absence d'une stratégie européenne "commune, cohérente et intelligente" vis à vis du bassin méditerranéen.Interrogé sur la menace que représente l'organisation Daech pour la région, le conférencier a plaidé pour une "stratégie de lutte coordonnée entre les pays de la région". Il s'agit, selon lui, d'une " solution militaire à court terme pour résorber le problème Daech".Il faut que tous les pays de la région participent à cette offensive régionale pour lutter contre cette menace", a conclu l'expert.
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Posté Le : 22/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Temps d'Algérie
Source : www.letempsdz.com