La Méditerranée est polluée par l'homme

Dans le bassin méditerranéen, plus de 80% de la pollution maritime provient des terres.

L’homme est donc le principal responsable de la dégradation de l’environnement. Première cause, la croissance démographique. En trente ans, les populations vivant sur le littoral de la Méditerranée sont passées de 285 millions à 427 millions d’habitants. Parallèlement, les hommes s’installent dans les villes dont la taille augmente. Les rives méditerranéennes comptent 85 villes de 300.000 à un million d’habitants. Il faut ajouter à cette pression démographique constante, des pics de présence humaine, dus au tourisme : ce bassin concentre 31% du tourisme mondial. Par conséquent, l’érosion fragilise les littoraux. Autre facteur de pollution, les activités agricoles et industrielles. Si l’agriculture est source de propagation de pesticides, la pêche intensive peut participer à la destruction des fonds marins en réduisant la biodiversité. Quant à l’industrie, elle est très largement mise en cause.

Mortels

A titre d’exemple, on évalue à 10.000 tonnes la quantité des rejets pétroliers provenant des raffineries algériennes. Les scientifiques relèvent des taux anormaux de nitrates, de phosphates, de métaux lourds et même les produits pharmacologiques, une «pollution émergente» et inquiétante.

Selon un rapport de l’Office parlementaire français des choix scientifiques et techniques*, il faudrait «50 millions d’années pour tester individuellement chacune des molécules connues» et connaître sa dangerosité pour la biodiversité.

L’homme est également responsable de la présence des macro-déchets sur les plages et dans la mer. Sacs plastiques, bouteilles en verre, ils proviennent principalement des rejets des ménages, des installations touristiques, des rejets des décharges et des rejets fluviaux.

On estime qu’il y a entre 115.000 et 900.000 déchets par kilomètre carré en Méditerranée!

Au-delà de la gêne pour les baigneurs, les déchets sont mortels pour les oiseaux, les cétacés et les tortues qui les avalent.


(*) OPCST,

La pollution de la Méditerranée: état et perspectives à l’horizon 2030, juin 2011.