Algérie

La Méditerranée a englouti plus de 1500 corps en 2011 EMIGRATION CLANDESTINE



La Méditerranée a englouti plus de 1500 corps en 2011                                    EMIGRATION CLANDESTINE
L'eldorado au péril de leur vie
L'année dernière a été la plus meurtrière pour les clandestins ayant tenté de rejoindre la rive nord de la Méditerranée.
L'année dernière a été la plus meurtrière pour les émigrés clandestins, a précisé Human Rights Watch (HRW) dans un document, rendu public jeudi dernier. Selon cette ONG de défense des droits de l'homme, ces émigrés clandestins sont originaires de plusieurs pays d'Afrique du Nord, dont l'Algérie et de l'Afrique subsaharienne. Et de poursuivre, dans le même contexte, qu'un total de 13 500 personnes ont trouvé la mort dans de telles tentatives de traversée depuis 1998.
Ce nombre de victimes a été également confirmé par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr). «Plus de 1 500 personnes se sont noyées ou ont été portées disparues en 2011 alors qu'elles tentaient de traverser la Méditerranée pour atteindre l'Europe», a indiqué le Unhcr, avant de soutenir que l'année 2011 est la plus meurtrière depuis que l'Unhcr a commencé à enregistrer ces types de statistiques en 2006.
Signalons toutefois que la statistique la plus macabre en la matière remonte à «2007, lorsque 6300 personnes sont mortes ou ont disparu dans la mer Méditerranée», compare l'Unhcr. En effet, l'année écoulée, le flux de migrants en provenance d'Afrique vers le «Vieux Continent» a connu un pic inobservé depuis trois ans: 58 000 personnes ont débarqué sur les côtes européennes en 2011 contre 54 000 en 2008 qui ont «atterri» au large de la Grèce, de l'Italie ou encore de Malte. Entre 2009 et 2010, le contrôle aux portes d'entrée maritimes de l'Europe s'était renforcé.
La plus grande vague de ressortissants d'Afrique qui est passée de l'autre côté de la Méditerranée en 2011 a été recensée durant la première moitié de l'année. Tunisiens, Somaliens et demandeurs d'asile non étiquetés sont les composantes essentielles de cette vague.
L'Italie a été en 2011 la principale destination des candidats à l'immigration illégale par voie maritime, avec 56 000 voyageurs recensés sur son sol.
Pour cette année, les antennes du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) en Grèce, en Italie, en Libye et à Malte ont en outre précisé que «le nombre réel de décès enregistré en 2011 en Méditerranée peut être encore plus grand. Ces estimations sont fondées sur des entretiens réalisés avec des immigrés rescapés des traversées dangereuses, sur des témoignages téléphoniques de parents des voyageurs clandestins ainsi que sur des rapports de la Libye et de la Tunisie portant sur les survivants dont les navires ont coulé ou ont été en danger durant les premières étapes du périlleux périple intercontinental». En outre, il est également souligné que depuis le début de cette année, le nombre de décès connus s'élève à 170, dont 54 personnes ont coulé début juillet en Méditerranée, alors qu'elles étaient à bord d'un petit canot pneumatique en direction des côtes européennes.
Pour les destinations des émigrés clandestins, le rapport du HCR a indiqué depuis l'année 2011 que l'Italie a enregistré plus de 21 000 arrivées (dont environ 18.000 Tunisiens, 400 Afghans, 300 Erythréens, 200 Egyptiens) principalement à Lampedusa, mais aussi Linosa et Ragusa. Tandis que la Grèce tente, quant à elle, de refouler des Libyens, des Tunisiens, des Algériens.
A la frontière helléno-turque, les Algériens représentent ainsi le deuxième contingent de clandestins interceptés, avec plus de 6 300 individus entre juin 2010 et février 2011, immédiatement après les Afghans et avant les Pakistanais, les Somaliens et les Bangladeshis. Malte enregistre les premières arrivées conséquentes de migrants par mer (550 depuis janvier 2011), tandis que la pression migratoire explose en Espagne avec une augmentation de + 330% si l'on compare les premiers trimestres 2010 et 2011.
Soulignons enfin que même la France n'échappe évidemment pas à l'aggravation du phénomène.
Entre le 1er janvier et la fin du mois de mars 2011, plus de 3200 Tunisiens en situation irrégulière ont été interpellés, soit autant
en 3 mois que pour toute l'année 2010!


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